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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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• — 158 —<br />

Changarnier dissimule habilement son régiment derrière<br />

un rideau de tirailleurs tirant mollement, arrive à cinquante<br />

mètres des réguliers et les aborde brusquement à la baïonnette.<br />

Le maréchal Valée et son chef d'état-major, le général<br />

Rostolan, accourent aussitôt l'épée haute au milieu<br />

du 2° léger en criant : « De l'ordre, mes amis, de l'ordre !<br />

L'ennemi va vous charger. » Le 2° léger n'écoutait rien et<br />

taillait en pièces cette infanterie régulière qu'elle voyait<br />

pour la première ibis. La cavalerie arabe allait tomber<br />

sur lui, quand elle vit arriver le 1er chasseurs d'Afrique<br />

qui lui fit tourner bride. Le colonel de Bourjolly ne s'attarda<br />

pas à la poursuivre ; faisant un à-gauche, il prit à revers<br />

les carrés d'infanterie attaqués de face par le 2° léger.<br />

En un clin d'oeil, ils furent dispersés, jetant armes, équipements,<br />

souliers, pour fuir plus vite.<br />

Dans son rapport officiel, le maréchal Valée. donna l'honneur<br />

de la journée au 2° léger, tout en relatant la part<br />

brillante prise au combat par le lor chasseurs d'Afrique. Ce<br />

rapport éveilla la susceptibilité de M. de Bourjolly qui eut<br />

le tort d'adresser à un journal militaire une lettre revendiquant<br />

pour les chasseurs d'Afrique l'honneur du combat de<br />

l'Oued-el-Alleugh. Changarnier réclama, en démentant ses<br />

assertions, dans des termes tels qu'une rencontre devint<br />

inévitable. Rendez-vous fut pris ; mais le duc d'Orléans intima<br />

aux deux colonels l'ordre de se rendre auprès de lui. Il<br />

leur reprocha leur conduite peu convenable, et leur fit sentir<br />

que aes officiers supérieurs qui devaient servir d'exemple,<br />

n'avaient pas à exposer une vie qui appartenait à la<br />

France.<br />

Bref, le prince les réconcilia, en apparence du moins.<br />

Plus tard, ils furent nommés généraux de brigade le même<br />

jour. Quand Changarnier fut promu général de division, il<br />

était enfermé dans Milianah ; la dépêche annonçant la bonne<br />

nouvelle fut adressée au général de Bourjolly qui opérait<br />

dans le voisinage, et celui-ci, montant aussitôt à cheval,<br />

se fit un honneur d'aller prévenir l'heureux promu. Cette

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