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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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çà et là à la recherche des pâturages ou des expéditions<br />

aventureuses. Les Arabes sont divisés en tribus. Le plus<br />

ancien de certaines famiïles de la tribu en est le cheikh<br />

(ancien). C'est lui qui dirige les travaux de défense, le<br />

choix des pâturages, tout ce qui. se rapporte aux intérêts<br />

communs, excepté la guerre qui se décide à la majorité des<br />

voix des chefs de famille. Le conseil des cheikhs prononce<br />

souverainement sur les griefs entre les tribus. Ces griefs sont<br />

nombreux et fréquents. La possession des sources et des<br />

pâturages et surtout les divers genres des opinions religieuses<br />

leur mettent en tout temps les armes à la main.<br />

Chaque chef de famille s'arroge le droit de modifier à son<br />

gré le culte ; de là une confusion inextricable dans la foi et<br />

d'incessantes querelles intestines. Avant Mahomet, l'Arabe<br />

manquait de symbole et n'avait de commun que l'origine et<br />

la manière de vivre. Il n'existait en lui ni nationalité, ni foi<br />

commune, ni direction militaire. »<br />

Comme on le voit, Bou-Féda ne parle guère que des<br />

querelles intestines et sans fin des tribus. En se lançant à<br />

la conquête, les Arabes purs étaient divisés entre eux; la<br />

réconciliation, facile sur le champ de bataille, devait disparaître<br />

une fois la conquête achevée et les haines reparaître<br />

fatalement. Ces divisions devaient s'accentuer encore<br />

, par le contact en Afrique des Arabes purs et des<br />

Arabes nationalisés, Numides et Berbères, déjà habitués à<br />

lutter entre eux.<br />

En <strong>1830</strong>, l'Arabe était ce qu'il était au temps de Bou-<br />

Féda. ; comme individu il n'avait pas varié. On a grandement<br />

tort de représenter cet être querelleur et paresseux<br />

comme un être intelligent; la prévoyance est un<br />

des caractères distinctif s de l'intelligence, et la prévoyance<br />

n'a jamais pénétré dans un cerveau arabe. Ce manque<br />

de prévoyance, cette paresse que nous venons de dépeindre<br />

et . qui est réellement poussée aux derniers<br />

degrés de l'avilissement, donneront l'explication du triste<br />

état dans lequel les Français trouvèrent l'Algérie. Quand

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