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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 98 —<br />

Ton mit à sa disposition. Avant de partir, il fit une visite au!<br />

général de Bourmont, et montra une grande dignité. « Ton<br />

roi, dit-il au général, doit être un grand prince ; tu as exécuté,<br />

mais il a commandé. »<br />

Entrant ensuite dans quelques détails sur le gouvernement<br />

de la régence : « Ahmed, le bey de Constantine, dit-il,<br />

mérite votre confiance ; il vous fera sans doute des ouver-<br />

tures, acceptez-les, il vous sera fidèle. Quant à Mustapha,<br />

bey de Titteri, n'ayez aucune confiance en lui, c'est un<br />

homme turbulent et peu sûr. J'allais, si vous n'étiez pas<br />

arrivés, lui faire trancher la tête. »<br />

11 est fâcheux pour l'Algérie que le général de Bourmont<br />

ait été relevé de son commandement, sans même que le<br />

gouvernement nouveau daignât le consulter. Nul doute que<br />

le général n'eût, sur les avis d'Hussein, indiqué la voie à<br />

suivre. Son successeur fit le contraire de ce qu'avait conseillé<br />

le dey déchu; il n'entra pas en relation avec Ahmed,<br />

pensant qu'il valait mieux investir un prince tunisien du<br />

beylick de Constantine. Il tenta enfin d'attacher à la France<br />

le bey de Titteri, qui nous trahit et se déclara contre nous.<br />

Vers la fin de juillet, M. de Bourmont, qu'un décret daté<br />

du 15 avait nommé maréchal de France, jugea nécessaire<br />

de parcourir la Mitidja; il voulut pousser jusqu'à Blidah,<br />

ville que le bey de Titteri avait essayé de ranger sous son<br />

commandement, mais qui avait réclamé près du général.<br />

Celui-ci ne devait pas tarder à s'apercevoir du danger<br />

qu'il y a à pénétrer dans un pays dont les habitants ignorent<br />

les intentions du conquérant. Il jugea que deux bataillons,<br />

comptant ensemble un millier de baïonnettes, suffiraient<br />

pour une promenade militaire, en leur adjoignant deux<br />

escadrons et quatre pièces d'artillerie. Tout le monde considéra<br />

cette marche sur Blidah comme une partie de<br />

plaisir. Blidah, la ville aux orangers, était, au dire des<br />

savants, le jardin des Hespérides de la fable antique, et<br />

tous les officiers étrangers, les volontaires, les savants<br />

voulurent faire partie de l'expédition.

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