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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 405 —<br />

Le guet-apens était habilement préparé.<br />

Au premier choc, le commandant Courby de Cognord,<br />

qui conduisait le premier peloton de l'escadron de hussards,<br />

fut démonté et blessé ; il sauta sur un autre cheval,<br />

mais, blessé deux fois encore, il tomba entre les mains des<br />

Arabes, qui le hachèrent à coups de yatagan. Le capitaine<br />

Gentil de Saint-Alphonse, qui suivait avec le deuxième<br />

peloton, eut la tête fracassée d'un coup de pistolet tiré à<br />

bout portant. Montagnac fait alors hâter la marche des<br />

deux compagnies de chasseurs à pied, s'élance avec<br />

les deux autres pelotons de l'escadron, et rallie une<br />

vingtaine de cavaliers échappés au massacre ; mais un<br />

ennemi dix fois supérieur en nombre l'entoure, le presse,<br />

et finalement il est atteint d'une horrible blessure au<br />

ventre. A ce moment, les deux compagnies de chasseurs<br />

arrivent, et forment tant bien que mal le carré avec les<br />

débris des hussards. Rappelant à lui, pour sauver les<br />

braves gens que son imprudence avait sacrifiés, le reste<br />

de ses forces, l'infortuné colonel ordonne au maréchal<br />

des logis Barbier de se mettre à la recherche du commandant<br />

Froment-Coste, et de l'amener sur le lieu du combat.<br />

Pendant trois heures, hussards et chasseurs à pied<br />

soutiennent les assauts de la cavalerie ennemie, et se défendent<br />

jusqu'à épuisement complet des munitions. Alors<br />

les Arabes se rapprochent de ce groupe silencieux, et<br />

sous leur feu, selon l'expression d'un témoin oculaire, nos<br />

soldats tombent un à un « comme les pierres d'un mur »,<br />

Le lieutenant-colonel Montagnac, se sentant mourir, trouve<br />

encore assez d'énergie et de présence d'esprit pour dire<br />

aux derniers survivants :<br />

« Enfants! laissez-moi, mon compte est réglé; tâchez<br />

de gagner le marabout de Sidi-Brahim, et faites-y une<br />

défense désespérée. »<br />

Ce furent ses dernières paroles. Le commandant Froment-Coste<br />

arrive avec ce qui reste de chasseurs ; mais,<br />

aux premières décharges des réguliers d'Abd-el-Kader, il

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