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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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m'a conduit chez un de ses parents qui habite un village<br />

marocain, à un jour de marche de Lalla-Maghnia. Ce dernier<br />

m'a emmené parce que l'autre ne connaissait pas la<br />

route; nous sommes venus par les montagnes de Nedroma,<br />

et, près de cette ville, mon conducteur a dû prendre un<br />

guide.<br />

» J'avais dit à mon premier patron qu'il aurait de l'argent,<br />

s'il me rendait aux Français. Je pense que c'est ce qui a<br />

donné au second l'idée de me ramener. Nous étions à la<br />

déïra deux cent quatre-vingts. On m'a dit qu'il y a deux<br />

de mes camarades qui sont clans d'autres villages marocains.<br />

«<br />

Deux autres prisonniers en effet s'échappèrent. On ignore<br />

ce que devint l'un d'eux ; l'autre, nommé Joseph Delpech,<br />

reparut, et son récit, en tous points conforme à celui de<br />

Roland, vint en corroborer tous les détails.<br />

Abd-el-Kader n'osa rentrer à sa déïra qu'un mois après<br />

cette infamie, qui souille à tout jamais la mémoire de cet<br />

homme, dont quelques qualités ont provoqué parmi les<br />

Français des admirations exagérées. 11 s'est toujours défendu<br />

d'avoir ordonné le massacre de nos compatriotes,<br />

exprimant le regret qu'on eût pu l'en croire capable. Mais<br />

comme ce regret n'a jamais été accompagné d'aucune<br />

preuve, comme les témoignages en sens contraire abondent,<br />

il faut considérer le procès comme jugé.<br />

Le gouvernement du roi Louis-Philippe, et par suite, le<br />

maréchal Bugeaud, furent violemment attaqués à cette<br />

occasion. Interpellé à la Chambre des députés, le ministre<br />

des affaires étrangères répondit :<br />

« Nous avons appris en même temps la proposition<br />

d'échange des prisonniers, faite par Abd-el-Kader, et l'avis<br />

du maréchal Bugeaud. M. le gouverneur général nous<br />

mandait qu'il considérait ces ouvertures comme n'étant ni<br />

sérieuses ni sincères ; il était convaincu que cette démarche<br />

n'avait pas d'autre objet que de persuader aux populations<br />

arabes que des négociations pour la paix existaient entre

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