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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 375 —<br />

C'est devant un pareil ensemble de fortifications que se<br />

présenta Abd-el-Kader ; l'armée régulière qu'il commandait<br />

était composée de six petits escadrons de khiélas ou cavaliers<br />

rouges comptant quatre cents hommes, de six petits<br />

bataillons réguliers lormant au plus quatorze ou quinze<br />

cents fantassins, et d'un bataillon de Goulouglis de trois<br />

cents hommes. Ces derniers, dont l'émir avait emprisonné<br />

les femmes et les enfants, se battaient avec rage et désespoir<br />

pour ce maître abhorré.<br />

Son artillerie comprenait deux obusiers de montagne<br />

servis par vingt-quatre artilleurs. Le reste de l'armée était<br />

un rassemblement confus, produit de la levée en masse des<br />

tribus arabes de là province d'Oran.<br />

L'émir s'était flatté un moment qu'Aïn-Mahdi lui ouvrirait<br />

ses portes le jour où il paraîtrait devant la place. Mais<br />

cinq ou six cents nomades, qui étaient accourus au secours<br />

de leur marabout, accueillirent à coups de fusil les éclaireurs<br />

de son armée. 11 envoya aussitôt à Mascara l'ordre<br />

de lui expédier l'artillerie nécessaire, et reçut alors huit<br />

vieilles pièces espagnoles ; puis il organisa un service de<br />

convois pour être ravitaillé en vivres et en munitions, et<br />

commença un siège régulier.<br />

Après avoir battu en brèche le mur extérieur de l'oasis,<br />

pointant lui-même les canons, il lança à l'assaut quatre<br />

petites colonnes d'infanterie ; trois d'entre elles étaient destinées<br />

à faire diversion, et le bataillon qui avait la mission<br />

dangereuse de pénétrer dans les jardins était naturellement<br />

le pauvre bataillon des Coulouglis de Tlemcen, menacés à<br />

l'avance d'être fusillés s'ils reculaient. Le mur extérieur<br />

fut assez facilement emporté, mais la ville restait et les<br />

assiégeants vinrent échouer contre des murailles infranchissables<br />

auxquelles les canons ne purent faire brèche<br />

malgré huit cents boulets envoyés par une grossière<br />

batterie élevée dans les jardins.<br />

Abd-el-Kader avait perdu quatre-vingts hommes tués et<br />

près de deux cents blessés dès le premier jour ; les assié-

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