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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 180 —<br />

cière, sur le haut du rempart, agite le drapeau tricolore<br />

au milieu d'une effroyable fusillade.<br />

Les soldats éprouvent un bonheur inexprimable, et lé<br />

cri :• Vive le roi ! sort de toutes les bouches. Le duc de<br />

Nemours se hâte de lancer la deuxième colonne d'assaut<br />

aux ordres du colonel Combes.<br />

Mais la première colonne est tombée dans un chaos sans<br />

issue, où des décombres amoncelés, des enfoncements sans<br />

passage, forment un terrain défiguré et factice; elle reçoit<br />

à découvert le feu convergent d'un ennemi invisible, et ne<br />

peut déboucher. Avec son coup d'oeil rapide, le colonel de<br />

Lamoricière fait démolir quelques pans de murs et déblayer<br />

quelques ruelles; plusieurs groupes de zouaves escaladent<br />

les maisons. C'est à ce moment qu'un pan de mur fouillé<br />

par les boulets s'écroule sur nos soldats heurtant partout<br />

pour trouver une issue, et couvre de débris la compagnie<br />

de voltigeurs du 2° léger. Le commandant de Sérigny est<br />

broyé sous les décombres et son dernier mot est encore :<br />

En avant !<br />

La deuxième colonne arrive et vient ajouter à l'horrible<br />

confusion. Cependant elle essaie de tourner à gauche ; les<br />

zouaves suivent en partie le mouvement et tombent dans<br />

une batterie casematée où s'engage une hideuse mêlée.<br />

Quatre-vingt-dix Turcs et quarante-cinq Français, zouaves,<br />

47° de ligne, 2° léger, périssent poignardés dans un combat<br />

corps à corps. On réussit à gagner du terrain en emportant<br />

de vive force des barricades et en enfonçant les maisons<br />

les unes après les autres. Les soldats montent sur<br />

les toits pour répondre aux feux des minarets.<br />

La compagnie franche du capitaine Guignard, sautant<br />

par dessus les morts et les mourants, est arrivée en face<br />

d'une arche romaine fermée par une porte en bois ferré.<br />

Cette porte cède sous les coups de hache, on va s'élancer,<br />

lorsqu'un magasin à poudre fait explosion, et la compagnie<br />

franche disparaît presque tout entière. Dans un vaste cercle,<br />

tout est renversé, les murs s'écroulent, la terre se soulève ;

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