E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

— 189 —
arabe et la maintenir en paix et en bonne intelligence avec
la France.
— Je te remercie de tes bons sentiments pour moi,
répondit Abd-el-Kader ; si Dieu le veut, je ferai le bonheur
des Arabes, et si la paix est jamais rompue, ce ne
sera pas par ma faute.
— Sur ce point, je me suis porté ta caution auprès du
roi des Français.
— Tu ne risques rien à le faire ; nous avons une religion
et des.moeurs qui nous obligent à tenir notre parole; je
n'y ai jamais manqué.
— Je compte là-dessus, et c'est à ce titre que je t'offre
mon amitié particulière.
—
J'accepte ton amitié. Mais que les Français prennent
garde à ne pas écouter
— Les Français ne
les intrigants.
se laissent conduire par personne,
et ce ne sont pas quelques faits particuliers qui pourront
rompre la paix ; ce serait l'inobservation du traité ou un
grand acte d'hostilité. Quant aux actions coupables des
particuliers, nous nous en préviendrons, et nous les punirons
réciproquement.
— C'est très bien ; tu n'as qu'à me prévenir, et les cou-
pables seront punis.
— Je te recommande
Tlemcen.
les Coulouglis qui resteront a
— Tu peux être tranquille, ils seront traités comme les
Hadars (Maures). Mais tu m'as promis de mettre les Douars
dans le pays de Hafra (entre la mer et le lac Sebkah ou
lac salé).
— Le pays de Hafra ne serait peut-être pas suffisant ;
mais les Douars seront placés de manière à ne pouvoir
nuire
—
au maintien de
As-tu ordonné,
la paix.
reprit le général Bugeaud après un
moment de silence, de rétablir les relations commerciales
autour d'Alger et de
— Non, je le ferai
toutes nos
dès que tu
villes ?
m'auras rendu Tlemcen