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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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et M. Durande se consultèrent : n'était-ce pas un nouveau<br />

piège ? Quelles garanties offraient ces Arabes ?<br />

« J'ai pour mission, dit M. Durande, de sauver les prisonniers<br />

à tout prix; qu'importe si je péris en essayant d'exécuter<br />

les ordres du général? »<br />

» Ils convinrent donc que le lendemain, vers midi, M. Durande<br />

se trouverait au lieu indiqué, et que don Luis Cappa,<br />

major de place à Mélilla, marcherait, de concert avec la<br />

balancelle, dans un canot du port monté par un équipage<br />

bien armé. L'argent devait être déposé dans ce canot, qui<br />

se tiendrait au large jvisqu'à ce que M. Durande eût donné<br />

le signal.<br />

» A midi, le feu est allumé ; à midi, la balancelle accoste<br />

le rivage. Quatre ou cinq cavaliers sont déjà sur la plage :<br />

ils annoncent que les prisonniers, retenus à une demiheure<br />

de là, vont arriver ; puis ils partent au galop. M. Durande<br />

se rembarque, dans la crainte d'une surprise, et se<br />

tient à une portée de fusil. Bientôt il aperçoit un nuage de<br />

poussière, soulevé par les chevaux des réguliers de l'émir.<br />

De la barque, on distingue les onze Français, et les cavaliers<br />

s'éloignent, emmenant les prisonniers sur les hauteurs,<br />

où ils attendent; une cinquantaine seulement restent<br />

avec un chef, près de la balancelle, qui s'est rapprochée.<br />

Ce fut un moment solennel, celui où la longueur d'un fusil<br />

séparait seule la poitrine de nos braves matelots du<br />

groupe ennemi. La trahison était facile. Le chef arabe demanda<br />

l'argent; on lui montre la barque qui croisait au<br />

largo ; s'il veut passer à bord, il est libre de compter. Le<br />

chef accc >te ; au signal convenu, le canot espagnol se rapproche<br />

; on compte l'argent; la moitié des lourdes caisses<br />

est transportée à terre, la moitié des prisonniers est<br />

remise en même temps ; le reste de l'argent est compté,<br />

les derniers prisonniers s'embarquent, et M. Durande<br />

se bâte de pousser au large. Le vent était favorable ; on<br />

arriva promptement à Mélilla, où la garnison espagnole<br />

entoura d'hommages ces vaillants soldats dont le cou-

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