11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 43 --<br />

l'Angleterre et à la Hollande. Quittant aussitôt la marine<br />

de commerce pour se consacrer à celle de l'Etat, il s'embarqua<br />

comme sous'-chet de timonerie sur la corvette le<br />

Maire-Guiuon et passa en la même qualité sur la ïrégate le<br />

Tartu. Après deux ans de croisières fatigantes, il tut embarqué<br />

comme enseigne de vaisseau non entretenu sur la<br />

frégate la Virginie, capitaine Bergeret.<br />

Le 12 avril 1796, la Virginie, sortie de Brest, fut rencontrée<br />

dans la Manche par une division de six bâtiments<br />

de guerre anglais; cette division, composée de deux vaisseaux<br />

et de quatre lrôgates, était commandée par sir<br />

Edward Pellew, que nous avons déjà présenté à nos lecteurs<br />

sous le nom de lord Exmoulh, nom dont il hérita<br />

plus tard el qu'il n'illustra guère devant Alger en 1816.<br />

La Virginie prit chasse, mais le capitaine Bergeret, voyant<br />

çpie cette chasse compromettait son gréement, laissa approcher<br />

les Anglais, et engagea avec Ylndcfatigable, vaisseau<br />

qui portait le guidon du commodore anglais et qui tenait la<br />

tête, un combat d'autant plus terrible qu'il était absolument<br />

inégal. Quoique la vaillante frégate française n'eût à opposer<br />

que des boulets de 8 et de 12 à des boulets de 42, elle<br />

manoeuvra si bien qu'elle parvint à se faire abandonner<br />

de son formidable antagoniste. Le capitaine Bergeret<br />

avait à peine fait boucher les trous qui crevassaient la<br />

ceinture de sa frégate, et réparer les avaries principales<br />

de son gréement, lorsqu'il fut assailli par les cinq autres<br />

bâtiments de la division anglaise. Un combat acharné se<br />

prolongea toute la nuit. Vers trois heures du matin, alors<br />

que les deux tiers de l'équipage gisaient sur les cadres<br />

morts ou blessés, un vaisseau anglais héla à la trégate<br />

française d'amener son pavillon. — Combien êtes-vous?<br />

demanda le capitaine Bergeret. — Cinq, répondit une voix<br />

partie du vaisseau anglais. Après avoir renouvelé par trois<br />

fois la même question et reçu la même réponse : — Vous<br />

êtes cinq contre un, j'amène, s'écria enfin le valeureux<br />

commandant de la Virginie.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!