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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 2:)8 —<br />

deau a l'empereur du Maroc, dont il recevait quantité de<br />

secours en munitions de guerre et de bouche et en objets<br />

de toute sorte. Adroite autant que jolie, la fille Lanternier<br />

sut captiver plus tard le fils héritier présomptif de<br />

l'empereur (1), abjura le catholicisme, et finit par se faire<br />

épouser.<br />

On pourrait diviser les prisonniers en deux catégories :<br />

ceux qui consentaient à abjurer, et ceux qui refusaient de<br />

commettre cet acte de suprême hypocrisie et de lâcheté.<br />

Ces derniers étaient fort maltraités et leur captivité chez les<br />

Arabes forme un ensemble d'épisodes les plus sombres de<br />

l'histoire de la conquête. Un jeune officier de vaisseau,<br />

M. France, enseigne à bord du brick le Loiret, fut pris sur<br />

la plage d'Arzew pendant qu'il observait les effets d'un exercice<br />

de tir à boulets auquel se livrait son bâtiment, et mené<br />

à Abd-el-Kader. On lui donna pour compagnon un géomètre-arpenteur,<br />

M. Meurice, enlevé lui aussi par les Hadjoutes<br />

dans la plaine de la Mitidja. M. France et M. Meurice<br />

sommés d'abjurer s'y refusèrent avec indignation.<br />

Malgré ce refus, M. France, en sa qualité d'officier, était<br />

traité avec quelque bienveillance, mais M. Meurice, qu'Àbdel-Kader<br />

s'obstinait à prendre pour un cantinier civil, mourut<br />

de misère et de froid, car il subissait sa captivité dans<br />

un campement arabe aux environs de Tegdempt, sorte de<br />

nid d'aigle où le froid est excessif en hiver.<br />

Beaucoup de prisonniers étaient astreints à travailler<br />

aux fortifications de Tegdempt ou autres villes fortifiées par<br />

l'émir, et se vengeaient en laissant de grands vides dans<br />

les maçonneries, afin qu'elles pussent être démolies au premier<br />

coup de canon. L'enseigne de vaisseau France ayant<br />

reconnu parmi ces travailleurs forcés plusieurs corailleurs<br />

sardes qui avaient échappé au massacre de l'équipage des<br />

bateaux la Conception et le Jésus-Marie naufragés près de<br />

Ténès, fit observer à Abd-el-Kader que ces corailleurs<br />

(1) C'estceprincequifut batt» à l'isly.

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