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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 292 —<br />

ment l'avait trop éloigné des zouaves et de l'artillerie. Vers<br />

onze heures, un caïd envoyé à la recherche d'un emplacement<br />

d'eau, revient au galop et annonce que la smala tout<br />

entière était établie à la source même de Tagguin, à un kilomètre<br />

environ. Un repli de terrain la cachait à notre<br />

petite colonne.<br />

La smala présentait une population de vingt mille âmes,<br />

dont au moins cinq mille hommes armés. L'attaquer avec<br />

cinq cent cinquante cavaliers, sans le secours des zouaves<br />

et de l'artillerie, était d'une grande témérité. On le fit observer<br />

au prince; mais il répondit que battre en retraite<br />

était extrêmement dangereux, car les cavaliers arabes revenus<br />

de la première surprise ne manqueraient pas d'assaillir<br />

notre colonne qu'ils mettraient indubitablement dans une position<br />

plus que critique. Le plus sûr était donc de répandre<br />

la panique en fondant tête baissée sur l'ennemi. Le duc<br />

d'Aumale partagea aussitôt sa troupe en trois fractions,<br />

confiant sa droite au lieutenant-colonel Morris , et sa<br />

gauche au lieutenant-colonel Yusuf ; lui-même resta au<br />

centre avec une trentaine de gendarmes indigènes.<br />

Tous nos cavaliers furent lancés à la charge. On peut se<br />

figurer la confusion inouïe qui régna pendant plus d'une<br />

heure au milieu de cette foule immense surprise ainsi dans<br />

une profonde sécurité. Les Arabes armés n'ayant pas eu le<br />

temps de se grouper furent réduits à se défendre individuellement<br />

dans l'intérieur du camp. Les cris des femmes,<br />

les pleurs des enfants, les vociférations des hommes, le<br />

bruit des armes de tant de combats particuliers remplissaient<br />

l'air d'un horrible fracas au nùlieu duquel se perdait<br />

la voix des chefs.<br />

Enfin les assaillants, trop peu nombreux pour s'emparer<br />

de la smala en entier, firent une coupure dans cette ville<br />

ambulante, chassant devant eux la partie qu'ils avaient<br />

séparée de la masse et laissant fuir le reste.<br />

Outre trois cents Arabes qui tombèrent sous le sabre<br />

de nos soldats, on fit trois mille prisonniers, hommes,

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