11.05.2013 Views

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 313 —<br />

\eJemmapes,le Suffren, le Triton, la frégate la Belle-Boule,<br />

les bricks le Cassard et Y Argus, tous bâtiments à voiles<br />

remorqués par les pyroscaphes le Véloce, le Pluton, le<br />

Gassendi, le Phare, le Rubis et le Var. A l'aube, le 6 août,<br />

l'escadre française mouillait devant Tanger.<br />

Cette ville (Tingis des Romains, Tandja des Arabes) est<br />

très forte par sa position et par le nombre de ses batteries,<br />

assez bien armées en 1844 comme aujourd'hui ; elle est<br />

située sur le penchant d'une montagne calcaire, dont une<br />

grande partie ne porte aucune maison et attriste l'oeil par<br />

ses flancs nus et décharnés. Tanger est une sentinelle<br />

avancée qui garde l'entrée ouest du détroit de Gibraltar ;<br />

de là le soin jaloux des Anglais qui observent au Maroc les<br />

Espagnols déjà maîtres de Ceuta à quelque distance. Elle<br />

est environnée d'une méchante enceinte flanquée de tours<br />

rondes et carrées. Une vieille casbah, accolée à un fort de<br />

construction portugaise, bastionné à la moderne, mais à<br />

peu près ruiné grâce à l'incurie orientale, complète ses<br />

• fortifications. La casbah est armée de fortes batteries battant<br />

le détroit, et le rempart qui fait face à la mer est à<br />

double étage de terrassements percés d'embrasures. Dans<br />

le rentrant de la porte marine, en face le débarcadère,<br />

sont entassées les principales défenses ; là s'élèvent deux<br />

gradins de batteries qui ont vue sur le port. Le pourtour<br />

de la baie est également garni de batteries. L'attaque de<br />

Tanger par mer est donc des plus difficiles.<br />

A l'époque du bombardement de 1844 par l'escadre du<br />

prince de Joinville, le nombre des canons et mortiers armant<br />

cette place dépassait deux cents, et la garnison s'élevait<br />

à près de trois mille hommes.<br />

Les vaisseaux de l'escadre française n'avaient pas encore<br />

laissé tomber l'ancre dans la baie de Tanger que le prince<br />

de Joinville envoyait son chef d'état-major, le capitaine de<br />

vaisseau Duquesne, placer des bouées pour indiquer à<br />

chaque navire sa position de combat. Le capitaine s'acquitta<br />

audacieusement de sa mission. Deux heures après,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!