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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 186 —<br />

Ben-Durand, se chargèrent de la honteuse négociation ; le<br />

chef arabe consentit à donner deux mois de vivres à la<br />

garnison du Méchouar, comme à des tigres en cage, mais<br />

à la condition qu'on lui rendît les prisonniers arabes faits à<br />

la Sickah et qu'on le payât en fer et en soufre, c'est-àdire<br />

en munitions de guerre. En d'autres termes, il nous<br />

demandait les moyens de continuer la lutte entreprise<br />

contre nous.<br />

C'était trop. On renvoya le général Bugeaud à Oran, avec<br />

mission de combattre Abd-el-Kader à outrance ou de<br />

traiter avec lui. Mais combattre n'était guère facile, car la<br />

deuxième expédition de Constantine absorbait la plus<br />

grande partie de nos ressources militaires. Le général<br />

Bugeaud parvint toutefois à ravitailler Tlemcen, et, par sa<br />

fière contenance, intimida Abd-el-ïLader au point que<br />

celui-ci fit des ouvertures de paix. C'était, il faut le dire,<br />

tout ce que l'on désirait. Le général français, qui avait<br />

reçu des instructions secrètes, signa un traité désastreux<br />

: l'émir devenait souverain de l'ancienne régence<br />

d'Alger, moins quelques villes et territoires de la province<br />

d'Oran, moins Alger et sa banlieue, moins aussi la province<br />

de Constantine que nous nous réservions de conquérir.<br />

Le texte par lequel Abd-el-Kader reconnaissait la<br />

souveraineté de la France, seul point sur lequel notre négociateur<br />

avait été invité à insister, était des plus équivoques<br />

; en effet,<br />

« Abd-el-Kader<br />

le texte<br />

reconnaît<br />

arabe<br />

qu'il<br />

voulait dire<br />

y a un sultan<br />

mot pour mot<br />

des Français.<br />

:<br />

»<br />

L'émir ne nous payait aucun tribut ; nous lui abandonnions<br />

Tlemcen et le Méchouar, et nous livrions les Turcs à<br />

sa vengeance. C'était plus qu'une faute, c'était un crime.<br />

Abd-el-Kader enrôla de force trois cents de ces pauvres<br />

gens, prétendant que la France les lui avait vendus. Par<br />

la suite il fit combattre le bataillon turc ainsi levé contre<br />

d'autres Turcs, et nos seuls alliés en Algérie finirent par<br />

s'exterminer ainsi les uns les autres.<br />

Comme on le voit, le traité de la Tafna ne ressemblait.

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