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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 471 —<br />

que la mère-patrie, et ils firent ainsi quelque chose de<br />

solide et de durable. »<br />

" La première chose à faire, disait-il, pour attirer les colons,<br />

est de leur offrir des garanties. Et ces garanties, il<br />

voulait qu'on les offrît non seulement à la population euro-<br />

péenne, qui devait trouver en Algérie une seconde France,<br />

mais encore aux musulmans et aux juils indigènes. Il convenait<br />

bien toutefois qu'il n'était pas prudent, d'un jour à<br />

l'autre, de traiter sur le pied de l'égalité le peuple conquis<br />

et le peuple conquérant, c'est-à-dire l'élément européen<br />

nous servant<br />

hostile durant<br />

d'appui et celui qui<br />

de longues années.<br />

devait nous<br />

Impossible,<br />

être encore<br />

en effet, de<br />

jeter dans le même moule égalitaire musulmans, juifs,<br />

chrétiens et autres, mais tous les indigènes, ajoutait<br />

Lamoricière, ne repoussent pas de parti-pris les garanties<br />

que peuvent leur présenter les Français. Aux juifs,<br />

par exemple, il accordait le droit de cité, mais à la condition<br />

de se soumettre à nos lois, de supporter leur part de<br />

nos charges et de justifier d'un certain temps de résidence,<br />

pour n'être pas obligé de regarder comme citoyen<br />

le premier 'uif échappé de Tanger ou de Tunis.<br />

On comprend qu'avec de pareilles idées, à la Chambre<br />

des députés, en 1846, le général ait refusé de faire partie<br />

de la commission dite des camps agricoles, appelée à<br />

juger les projets de colonisation du maréchal Bugeaud. Le<br />

rapporteur, M. de Tocqueville, ayant avancé que Ton pouvait<br />

introduire la population européenne sur le sol de l'Algérie<br />

sans gêner la population vaincue, et que le domaine public<br />

à distribuer, sans blesser personne, était immense, Lamoricière<br />

qualifia d'absurde la première de ces deux asser-<br />

tions, et, quant à la seconde, répondit que le domaine pu-l<br />

blic avait été gaspillé sur bien des points. !<br />

« Il est facile, disait encore M. de Tocqueville, d'amener;<br />

'<br />

les tribus à restreindre leur territoire.<br />

» — Facile, non, répondit Lamoricière, possible, oui. »<br />

Et le rapporteur concluait en rejetant, comme trop oné-

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