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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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tirèrent impitoyablement sur ces malheureux. Lamoricière<br />

ému de pitié pour ces pauvres gens qui moulaient de faim<br />

leur fit donner quelques secours avant de les conduire aiu<br />

environs de Mascara; puis il Sb remit à la poursuite des<br />

réguliers qui entraînaient;-Abd-el-Kader dans leur fuite.<br />

11 les atteignit au bout de trois jours sur le plateau de<br />

Djeddah, et les attaqua sans désemparer. Ils lui opposèrent<br />

une résistance désespérée, mais au bout de<br />

deux heures de combat, ils se dispersèrent laissant quatre<br />

cents des leurs sur le carreau, outre quelques centaines de<br />

fusils et le grand drapeau vert de l'émir.<br />

Mustapha-ben-Ismaïl, avec ses Douars, contribua puissamment<br />

au succès de Lamoricière. Après le combat de<br />

Djedda, il reçut l'autorisation de retourner à Oran avec<br />

ses cavaliers chargés de butin et voulut prendre malgré<br />

nos conseils, à travers le territoire suspect des Flittas, une<br />

route de montagnes qui abrégeait considérablement le chemin.<br />

Sa tête de colonne venait de s'engager dans un défilé<br />

boisé, quand il entendit quelques coups de fusil à l'arriëregarde,<br />

où il se rendit. Il s'agissait simplement de quelques<br />

maraudeurs, quarante ou cinquante au plus, enfants<br />

perdus qui le suivaient à la piste et tiraillaient au hasard.<br />

A peine arrivé, Mustapha tomba mort frappé d'une balle.<br />

La panique s'empara aussitôt de sa troupe chargée de<br />

butin et ne songeant qu'à le mettre en sûreté. Elle eut<br />

l'infamie d'abandonner son vieux chef et de se débander.<br />

Les maraudeurs coupèrent la tête de Mustapha et l'envoyèrent<br />

à Abd-el-Kader. Ce fut un sujet de consolation<br />

pour lui ; il contempla longuement, avec une joie féroce,<br />

la tête de cet homme qui avait été son implacable ennemi,<br />

et notre premier ami. Brave, plus actif que bien des jeunes,<br />

Mustapha-ben-Ismaïl avait lutté pendant neuf ans pour<br />

nous, abandonné d'abord par la France, mais la servant toujours<br />

et quand même.<br />

L'histoire gardera, le souvenir du siège de Tlemcen, ce<br />

siège auquel il manque un Homère, où les Coulouglis, avec

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