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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 332 —<br />

bout Sidi-Boutouchent; pour mon compte, je lui vouai une<br />

oudda (voeu) de mon plus beau bélier et de six dje/nas<br />

(plats) de couscouss, si nous réussissions.<br />

» Le lion qui avait mangé nos bestiaux dormait dans le<br />

fourré des Fernâmes (chênes-lièges), son repaire de prédilection<br />

quand il vient dans le Kef-el-Siga.<br />

» C'est là qu'il fallait aller lé trouver.<br />

» Notre plan était de nous mettre sur deux rangs, d'approcher<br />

à vingt pas du fourré, après avoir préalablement<br />

laissé les femmes sur un rocher en arrière, et de défier le<br />

lion pour le faire sortir ; une fois en vue, de faire sur lui<br />

une<br />

raide.<br />

décharge générale qui ne pouvait manquer de le tuer<br />

» Tout cela bien convenu, nous approchâmes du dortoir<br />

du lion,<br />

» Au<br />

excités<br />

premier<br />

parles<br />

rang,<br />

tzagr'itz (1) de nos femmes.<br />

étaient les hommes les plus valides<br />

et les meilleurs tireurs. On s'arrêta comme il a été dit ; les<br />

fusils furent<br />

» J'appelai<br />

armés,<br />

alors<br />

et la crosse mise à l'épaule.<br />

le lion, et je lui dis : O mangeur de<br />

boeufs, sors de ton repaire ! Viens voir en face des hommes !<br />

C'est aujourd'hui le jour du paiement!<br />

» Il ne répondit<br />

» Vous savez,<br />

pas.<br />

messeigneurs, qu'il en est quelquefois<br />

ainsi et qu'il faut répéter l'invitation pour faire sortir le<br />

lion. Je la répétai donc en ajoutant : Ne fais pas le chien !<br />

Si tu es un homme,<br />

» Et pour donner<br />

sors,<br />

plus<br />

te dis-je ! Viens à nous!<br />

d'effet à mes paroles, je lançai,<br />

ainsi que quelques-uns de mes compagnons, des pierres<br />

dans l'endroit où nous pensions qu'il était.<br />

» Oh! alors, mes enfants (et en disant cette phrase, El-<br />

Arbi oscillait sa tête de droite et de gauche), si vous aviea<br />

vu cela ! Le tonnerre se mit à parler par la bouche de ce<br />

lion, et comme un éclair il tomba devant nous.<br />

» Nos fusils partirent, mais il n'eut pas l'air de s'en<br />

(1) Crisprolongéspoussés;»r le- femmesarabesdansles f-jleset les combats

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