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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— r32 —<br />

terminée aujourd'hui. En 1836, les chasseurs d'Afrique en<br />

garnison à Douera étaient obligés d'aller faire boire leurs<br />

chevaux à 3 kilomètres du village.; on se rendait militairement<br />

à l'abreuvoir, et, pendant que la moitié des chevaux<br />

buvait, l'autre moitié faisait faction et couronnait les<br />

crêtes voisines. Pendant plusieurs mois on n'aperçut<br />

aucun ennemi ; confiants comme toujours, les Français se<br />

relâchèrent de leurs précautions. Mais, avec la patience<br />

des fauves, les Arabes veillaient. Un jour, les chasseurs<br />

d'Afrique firent boire tous leurs chevaux à la fois; ils<br />

avaient fini par ne plus même emporter leurs sabres, et<br />

c'est à peine si, ce jour-là, un petit piquet en armes veil-<br />

lait à distance. La tribu arabe la plus<br />

voisine de Douera<br />

était celle des Hadjoutes, ancienne tribu maghzen qui<br />

donnait asile à tous les aventuriers et à tous les malandrins<br />

arabes en quête d'aventures, de pillage et de têtes à couper;<br />

nous aurons occasion d'en parler trop souvent. Les Hadjoutes<br />

tombèrent sur les chasseurs d'Afrique désarmés et en<br />

firent un affreux massacre. Quelques cavaliers parvinrent à<br />

s'échapper et vinrent donner l'alarme à Douera ; l'infanterie<br />

partit au pas de course, mais n'arriva que pour voir les<br />

Arabes se retirantavec nos chevaux, portant quantité de têtes<br />

coupées. On releva les morts, tous décapités et odieusement<br />

mutilés. Il ne restait qu'un seul blessé : le maréchal<br />

des logis Précieux, dont la tête, hachée à coups de couteau,<br />

était si hideuse que les Arabes n'en avaient pas voulu.<br />

Ce sous-officier survécut à ses horribles blessures, et, avec<br />

un visage affreusement balafré, devint un vrai épouvantail.<br />

En 1838, les Arabes eurent à lutter, près del'Harrach, contre<br />

un petit détachement qui eut la plus grande peine à se faire<br />

jour jusqu'à Alger, mais dut abandonner un sergent blessé.<br />

Les Arabes brûlèrent vif ce malheureux à la vue du camp ;<br />

ils avaient eu soin de se mettre à l'abri derrière un ravin<br />

infranchissable. L'indignation remplit tous les coeurs. Le<br />

colonel Changarnier, qui commandait le 2° léger à Blidah,<br />

passant la revue de son régiment, s'écria : « Je jure sur

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