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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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-~ 425 —<br />

ques marocains firent expier durement à Escoffier son<br />

refus d'apostasier.<br />

1 « L'armée, disait le maréchal Bugeaud dans un ordre du<br />

jour spécial, admire encore le généreux dévouement du<br />

trompette Escoffier, du 2e régiment de chasseurs d'Afrique...<br />

Le roi, informé de cette conduite héroïque, n'a point attendu<br />

qu'Escoffier fût rendu à la liberté pour le nommer<br />

membre de la Légion<br />

» Cette récompense,<br />

d'honneur.<br />

qui calmera chez Escoffier les douleurs<br />

de la captivité, toute l'armée y prendra part ; elle y<br />

verra<br />

ment<br />

une nouvelle et éclatante preuve que<br />

ne laisse jamais dans l'oubli les belles<br />

le gouverne-<br />

actions. »<br />

Cette croix de la Légion d'honneur fut envoyée à Abd-el-<br />

Kader, qui la fit remettre au brave chasseur. Ce modeste<br />

héros, compris plus tard dans un échange de prisonniers,<br />

échappa ainsi au massacre que nous allons décrire.<br />

Cavaignac avait tenté plusieurs marches hardies dans<br />

le Maroc, pour délivrer nos compatriotes. Mais la déïra<br />

était extrêmement mobile, et toutes les tentatives du<br />

général demeurèrent infructueuses. Cependant, de temps<br />

à autre, l'émir nous envoyait un de ses cavaliers, porteur<br />

des lettres de nos malheureux captifs. Ces lettres<br />

révélaient que ceux-ci jouissaient d'un moral excellent et<br />

rendaient toutesun juste hommage aux officiers qui n'avaient<br />

jamais consenti à se séparer des soldats afin de leur donner<br />

l'exemple de la résignation. Un nommé Bernard, chasseur<br />

à pied de Sidi-Brahim, ayant un jour réussi à s'éva-<br />

der, vint apporter des nouvelles qui firent singulièrement<br />

réfléchir ceux qui gratifiaient bénévolement l'émir d'une<br />

certaine réputation d'humanité On apprit ainsi que six<br />

des prisonniers français, malades et dans l'impossibilité<br />

de suivre la déïra, avaient été impitoyablement massacrés<br />

sur l'ordre de l'âme damnée d'Abd-el-Kader, son beaufrère<br />

Mustapha-ben-Tahmi, qui n'osait jamais rien exécuter<br />

sans les ordres formels de son terrible parent.<br />

Ce massacre partiel fut le prélude d'un massacre gêné-

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