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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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uieïles, qui consistaient à faire partir chaque jour du<br />

camp des patrouilles chargées de battre le pays, afin de<br />

dénicher les embuscades. Bien plus, il marcha directement<br />

à travers les fourrés au lieu de suivre la ligne des crêtes,<br />

se bornant à se faire précéder de quelques hommes d'avantgarde.<br />

Il n'avait même pas envoyé" des flan que urs à droite<br />

et à gauche de la route. Le commandant du blockhauss<br />

placé sur les bords du Mazafran avertit le capitaine Morizot<br />

qu'on avait aperçu des cavaliers rôder dans la plaine;<br />

mais celui-ci ne prêta à l'avertissement qu'une médiocre<br />

attention, traversa le bois pour gagner Mahelma, et commença<br />

à gravir la pente opposée sans prendre plus de précautions<br />

que pour descendre à la rivière.<br />

Le terrain était boisé et la chaleur extrême. Les soldats<br />

avançaient péniblement et sans beaucoup d'ordre<br />

quand ils furent assaillis par un millier de cavaliers et dé<br />

fantassins qui enlevèrent du coup la petite avant-garde et<br />

criblèrent de coups de feu le détachement allongé sur un<br />

trop long parcours. Le capitaine Morizot voulut faire resserrer<br />

ses hommes, mais entre les diverses fractions de la<br />

petite troupe existaient de trop grands intervalles ; les tronçons<br />

ne purent se rejoindre, et le capitaine tomba lui-même<br />

blessé d'un coup de pistolet.<br />

Environ quatre-vingts soldats parvinrent jusqu'au blockhauss<br />

; mais quatre-vingts autres furent tués, et une quarantaine<br />

seulement épargnés par les Arabes, qui les entraînèrent<br />

avec M. Morizot tout sanglant.<br />

Les cas d'enlèvement de colons furent aussi nombreux.<br />

Parmi ces derniers, faits prisonniers dans la plaine d^ la<br />

Mitidja, en 1839, on cite un nommé Lanternier, qui fut pris<br />

près de Bou-Farik avec sa femme et sa fille âgée de quinze<br />

ans; cette dernière était douée d'une grande beauté. L'histoire<br />

de cette famille est des plus curieuses. Lanternier fut<br />

séparé de sa femme et de son enfant, conduit de prison en<br />

prison, et mourut de misère à Milianah. Quant à la mère et<br />

à la fille, Abd-el-Kader eut l'idée singulière d'en faire ca-

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