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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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le général que l'on venait de placer sous un gros olivier.<br />

« Voyons, docteur, dit celui-ci, dites-moi vite votre<br />

opinion et posez-moi un appareil; je suis pressé, j'ai des<br />

ordres à donner.<br />

» — Ce n'est rien, mon général, répondit Ceccaldi qui<br />

venait de sonder et de laver la blessure. Dans deux<br />

mois vous pourrez remonter à cheval.<br />

» — J'y serai plus tôt, cher docteur, croyez-moi. »<br />

Et aussitôt le pansement terminé, il remonta à cheval en<br />

se faisant aider par un cavalier d'escorte.<br />

« — Merci mille fois, cher docteur, dit-il au médecin<br />

stupéfait. » Et il recommença à donner ses ordres comme<br />

si rien ne lui était arrivé.<br />

Rien d'étonnant si l'intrépide général était l'objet de<br />

la confiance illimitée de ses soldats; av • eux il osait<br />

tout. Un jour le maréchal Valée, après plusieurs heures<br />

de combat, réunit ses chefs de corps, dont faisait partie<br />

Changarnier, encore colonel du 2" léger, et leur demanda<br />

quel était le régiment le moins fatigué pour l'envoyer occuper<br />

une position difficile qui commandait le camp. Tous<br />

se turent.<br />

« — Voyons, dit le maréchal au colonel du 48°, votre<br />

régiment est celui qui a le moins marché.<br />

» — Monsieur le Maréchal, mon régiment est exténué,<br />

car il arrive à peine de France ; mais il se trouvera toujours<br />

un colonel pour vous dire que son régiment est tout frais.<br />

» — Non, monsieur le Maréchal, répondit Changarnier<br />

qui sentit que la malice était à son adresse ; mon régiment<br />

est plus que harassé. Mais je ferai marcher mon 2° léger ;<br />

quand faut-il partir ? »<br />

Combien l'armée devait admirer ce chef qui passait<br />

aes nuits au travail, après avoir pris sa dose journalière<br />

de quinine, et qui, le matin, était le premier à cheval ! On<br />

voyait que la santé du général était plus que frêle, et<br />

l'on était plein d'admiration pour cet homme, au moral<br />

de fer, qui savait commander à la souffrance et sur le<br />

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