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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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— 277 —<br />

dier Vî'lars avec deux cavaliers, soit vingt hommes en<br />

tout. Au dernier moment, M. Ducros, sous-aide chirurgien,<br />

se joignit à eux pour rentrer à Blidah, où il était attaché<br />

à l'hôpital militaire.<br />

Jamais les chefs de poste de la plaine de la Mitidja ne<br />

mettaient un détachement en route sans faire fouiller les<br />

environs au télescope par un sous-officier du génie portant<br />

le titre de sous-officier observateur et établi pendant<br />

tout le jour sur une plate-forme. La plaine ce jour-là parut<br />

absolument déserte entre Bou-Farik et Blidah ; pas<br />

un cavalier arabe ne se montrait à l'horizon. Le lieutenantcolonel<br />

Morris, commandant le camp d'Erlon, invita donc<br />

le sergent Blandan à partir.<br />

Les vingt hommes du sergent cheminaient depuis une<br />

heure dans la direction de la redoute de Beni-Méred. Un<br />

beau village s'élève actuellement à cet endroit; à l'époque*<br />

dont nous parlons la redoute, avec blockhauss, servait de<br />

poste avancé à Blidah et n'avait guère qu'une garnison de<br />

cinquante hommes, relevés tous les cinq jours à cause de<br />

son horrible insalubrité (1). Arrivés à un point où la<br />

plaine est légèrement exhaussée, les chasseurs d'Afrique<br />

et les conscrits du 26°, qui marchaient allègrement avec<br />

cette gaieté et cette absence de souci particulière au soldat<br />

français en campagne, dirent joyeusement : « Nour<br />

arrivons à Beni-Méred. » En effet la redoute se voyait à un<br />

kilomètre.<br />

Il n'y avait plus qu'à traverser un assez grand ravin appelé<br />

Chabet-el-Mechdoufa, comblé aujourd'hui par les travaux<br />

de la route nationale et du chemin de fer. Tout à<br />

coup, le brigadier Villars et ses deux chasseurs, qui se<br />

trouvaient à une cinquantaine de pas en avant, se rabattirent<br />

sur le détachement, en lui signalant un nombreux<br />

parti de cavaliers ennemis qui avaient mis pied à terre<br />

(1) Mcreden arabe veut dire malade. Itcnt-mered signifie doueles gens liabitaut<br />

le paysdes maladies.

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