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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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el-Kader. Il fut ébranlé, mais nullement abattu. Le maréchal<br />

Clauzel, avec une remarquable activité, ayant, quinze jours<br />

après son retour de l'expédition de Mascara, organisé une<br />

colonne pour marcher au secours des Coulouglis enfermés<br />

à Tlemcen, le trouva devant lui. Cette fois-ci, l'émir fut<br />

encore malheureux. Attaqué par les Coulouglis qui avaient<br />

de cruelles injures à venger et qui se sentaient soutenus<br />

par les spahis du commandant Yusuf, il les repoussait<br />

déjà victorieusement, quand les spahis vinrent prendre<br />

part au combat. Il ne dut. son salut qu'à la vitesse de<br />

son cheval ; le commandant Yusuf, presque seul, faillit le<br />

prendre plusieurs fois en le poursuivant pendant quatre<br />

heures.<br />

III<br />

Le destin de l'Algérie a donc dépendu pendant un moment<br />

de la vitesse d'un cheval. Il est incontestable que<br />

si le commandant Yusuf eût pu atteindre et tuer Abd-el-<br />

Kader, la conquête absolue aurait été faite dix ans, vingt<br />

ans plus tôt. A ceux qui s'étonneraient de l'insuccès du<br />

chef de spahis, nous dirons que pendant de longues années<br />

les Arabes ont eu grand soin de garder leurs meilleurs<br />

chevaux et de ne vendre que ceux de qualité inférieure.<br />

il y eut même un instant où ils voulurent nous empêcher de<br />

remonter nos régiments de cavalerie ; le 2° chasseurs<br />

d'Afrique à Oran, au plus fort de la guerre contre Abd-el-<br />

Kader, vers 1841, dut être monté en chevaux tunisiens<br />

qui sont loin de valoir ceux de l'ouest.<br />

Dans les combats en Algérie, nos colonnes furent sans<br />

cesse harcelées par des milliers de cavaliers. C'est que<br />

pour les Arabes le cheval est l'instrument de guerre par<br />

excellence. Mahomet, qui ne voyait rien au delà, fit tout ce<br />

qu'il put pour inspirer à l'Arabe la passion du cheval.

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