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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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Constantine et de façon à faire envie à tous les régiments de<br />

l'armée française. Le 17° léger ne voulut lui céder en rien ;<br />

quand il fut entre les mains du colonel Bedeau, on le citail<br />

dans l'armée d'Algérie comme un régiment modèle. Du<br />

47° de ligne nous ne dirons qu'un mot : il était entre les<br />

mains du colonel Combes qui venait de le ramener d'Ancône<br />

et qui devait être tué à sa tête à l'assaut de Constantine.<br />

Le duc d'Orléans, excellent juge, vint souvent à Perpignan,<br />

et il appelait avec raison la division des Pyrénées-<br />

Orientales la meilleure école militaire de la France. En<br />

effet, jamais troupes mieux entraînées, mieux préparées<br />

n'ont été expédiées en Algérie. Le général de Castellane<br />

a eu nombre de détracteurs ; on a débité sur lui une infinité<br />

de niaiseries, mais ceux qui ont critiqué ce rude soldat<br />

étaient des ignorants, des paresseux, ou de mauvais serviteurs.<br />

Les militaires vigoureux, actifs, intelligents, possédant<br />

le feu sacré, aimaient ce général qui leur demandait<br />

beaucoup, et auquel on ne pouvait reprocher le plus petit<br />

acte d'injustice ; il fatiguait le soldat, mais était vraiment<br />

bon pour lui. C'est à l'école de la division des Pyrénées-<br />

Orientales que furent formés les Chargarnier, les Canro-<br />

bert, les Forey, les Leflô, et une foule d'autres officiers qui<br />

devaient s'illustrer en Afrique.<br />

Quantité de <strong>récits</strong> ont été faits sur le général de Castellane<br />

et parmi eux quelques-uns de ridicules. En voici un<br />

toutefois que nous avons quelques raisons de croire inédit<br />

et exact. Le général avait plaisir à faire souvent la petite<br />

guerre ; un jour qu'il suivait de l'oeil les évolutions de sa<br />

division, la manoeuvre exécutée par un de ses colonels l'intéressa<br />

vivement. Afin de mieux se rendre compte, il fit<br />

escalader à son cheval un mouvement de terrain derrière<br />

lequel il vit deux soldats couchés nonchalamment surl'herbe.<br />

Ces deux soldats, qui s'étaient embusqués pour ne pas<br />

suivre la manoeuvre, étaient de ceux que le général avait<br />

baptisés énergiquement du nom de fricoteurs, nom qui est

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