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E. Perret : récits algériens 1830-1848 - Accueil

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qui dominent Alger au sud, et garda le reste sur ses vaisseaux,<br />

on ne sait dans quel but. Une tempête survint, qui<br />

jeta à la côte la plus grande partie des navires espagnols,<br />

noya 4,000 marins et soldats, et ne laissa aux hommes mis<br />

à terre que la ressource de se rembarquer au plus vite siliceux<br />

des vaisseaux qui avaient échappé au naufrage. En<br />

1529, les Espagnols perdirent le Penon d'Alger, forteresse<br />

élevée sur un rocher en face de la ville. Cet îlot est aujourd'hui<br />

rejoint à la terre ferme par une chaussée et on y voit<br />

les bâtiments de la marine. C'est lui qui a donné son nom<br />

à Alger ; en effet, île en arabe signifie el Djezaïr, ou al<br />

Djezaïr, d'où, par corruption, est venu le mot Alger. C'est<br />

également dans le mot el Djezaïr qu'il faut rechercher<br />

l'origine du mot Àlgésiras. En face de cette ville, au fond<br />

de la baie de Gibraltar, se trouve un îlot, l'île Verte, dont<br />

le contre-amiral Linois se servit habilement dans le beau<br />

combat naval de 1801.<br />

Ce fut Khaïr-ed-Din (le défenseur de la religion), le<br />

second des Barberonsse, qui emporta le Penon d'Alger,<br />

grâce à un juif de Livourne qui lui apprit à fabriquer des<br />

bombes. Cette forteresse n'était défendue que par cent<br />

cinquante Espagnols aux ordres de Martin de Vargas. Les<br />

Turcs n'eurent pas de peine à faire brèche et cinq mille<br />

d'entre eux se ruèrent à l'assaut. La brèche était déiendue<br />

par un seul homme, Martin de Vargas, demeuré seul de<br />

toute la garnison sans blessures. Armé d'une épée à<br />

deux mains, il renouvela les exemples de prouesse des<br />

temps héroïques ; il défendit la brèche comme Bayard<br />

défendit le pont de Garigliano. A la fin, couvert de sang,<br />

il tut renversé par quatre Turcs qui s'accrochèrent à lui.<br />

Khaïr-ed-Din ne trouva dans la citadelle que vingt-cinq<br />

Espagnols presque tous atteints de blessures mortelles ;<br />

c'était ce qui restait de cent cinquante hommes. Vargas lut<br />

d'abord épargné; mais quelques mois après, caprice de<br />

despote, Barberousse le somma d'apostasier. Le fier Espagnol<br />

refusa, et Barberousse eut l'indignité de le livrer à la

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