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BELLE-ROSE

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– Vous me le jurez <br />

– Voilà ma main.<br />

Les mains des deux jeunes gens se rencontrèrent dans une<br />

étreinte fraternelle.<br />

– Partez, reprit l’étranger, et comptez sur moi.<br />

– Vous avez secouru ma sœur, monsieur ; votre nom, je<br />

vous prie, afin que je sache à qui toute ma reconnaissance est<br />

due <br />

– Je m’appelle Cornélius Hoghart, et suis du comté<br />

d’Armagh, en Irlande.<br />

– Je suis de Saint-Omer, en Artois, et mon nom est Jacques<br />

Grinedal, autrement dit Belle-Rose, sergent de sapeurs au régiment<br />

de La Ferté.<br />

– Eh bien, Belle-Rose, vous avez un ami. Les honnêtes gens<br />

se devinent au regard.<br />

Belle-Rose pressa une fois encore la main de l’Irlandais et<br />

partit. Les ombres du soir commençaient à s’étendre sur la<br />

campagne quand il sortit du bosquet. Le souvenir du rendezvous<br />

qui l’attendait à la porte Gaillon lui revint tout à coup à<br />

l’esprit. Sa sûreté personnelle exigeait qu’il s’éloignât en toute<br />

hâte avant que le bruit de son duel se fût répandu. Mais<br />

M. d’Assonville avait sa parole. Belle-Rose se rendit tout droit à<br />

la porte Gaillon. Il s’y promenait à peine depuis cinq minutes,<br />

qu’il vit arriver un petit jeune homme enveloppé d’un manteau<br />

à l’espagnole qui lui cachait la taille. Un feutre gris, où s’effilait<br />

une plume de héron, voilait son front ; le bas du visage était caché<br />

par un pli du manteau. À la vue de Belle-Rose, le jeune page<br />

– 117 –

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