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BELLE-ROSE

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éclater une joie si vive, que ma tendresse se réveilla. Il<br />

m’embrassait les mains et pleurait d’ivresse à mes genoux.<br />

– Ainsi, vous m’aimez toujours me dit-il.<br />

– Oui, répondis-je, et j’étais franche alors.<br />

– Et pendant cette longue absence que mon devoir m’a imposée,<br />

aucun autre n’a rien surpris de votre cœur ajouta-t-il.<br />

– Que voulez-vous dire repris-je étonnée. N’ai-je pas toujours<br />

été seule Un instant j’ai eu près de moi un ami, un frère ;<br />

il a été bon, tendre, affectueux pour moi, il m’a consolée, et il est<br />

mort.<br />

– Me pardonnerez-vous, Geneviève me dit tout à coup<br />

Gaston.<br />

Je le regardai, effrayée déjà du son de sa voix.<br />

– Cet ami, c’est moi qui l’ai tué ! reprit-il.<br />

Je poussai un cri terrible à cet aveu, et j’écartai de mes<br />

mains les mains de M. d’Assonville : il me semblait y voir du<br />

sang.<br />

– Ne me maudissez pas, Geneviève, me dit-il ; je vous aimais,<br />

j’étais jaloux. Quand j’arrivai d’Italie, à la première auberge<br />

où je m’arrêtai à Écouen, votre nom fut prononcé avec<br />

celui de don Pèdre. On disait que vous vous aimiez… Je devins<br />

fou, et la première personne que je rencontrai dans le parc, ce<br />

fut lui. Nous étions jeunes et tous deux armés… Vous savez le<br />

reste. Je partis sans vous voir… Hélas ! je vous accusais, et vous<br />

étiez mère !<br />

– 274 –

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