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BELLE-ROSE

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XLIX<br />

LE PRINTEMPS DE 1672<br />

Au lieu de se diriger sur Chantilly, le carrosse de<br />

M. de Pomereux, aussitôt qu’on eut dépassé Saint-Denis, tourna<br />

du côté de Pontoise. Gaston, qui avait un moment ouvert les<br />

yeux, les ferma bientôt et se rendormit, bercé par le mouvement<br />

de la voiture. La Déroute se frottait les mains et regardait parfois<br />

du côté de Paris en riant aux éclats.<br />

– Ma foi, capitaine, dit-il, quand on fut en pleine campagne,<br />

M. de Pomereux a peut-être raison, mais j’avoue que la figure<br />

furibonde et désespérée de M. de Charny me remplissait de<br />

joie ; il était sur sa chaise, blanc comme un spectre, et<br />

s’écorchant la paume des mains avec ses ongles. Mort, il n’eût<br />

été que mort ; vivant, il enrage !<br />

Le soleil brillait depuis deux ou trois heures quand<br />

l’attelage écumant s’arrêta devant les portes de l’abbaye. Grippard,<br />

qui était comme une âme en peine lorsqu’il ne voyait pas<br />

le sergent, signala le premier l’arrivée du carrosse. Suzanne,<br />

prévenue par lui, accourut au-devant de Belle-Rose.<br />

– C’est à M. de Pomereux que je dois de vous revoir, dit le<br />

capitaine en présentant le comte à sa femme.<br />

Suzanne prit les deux mains de M. de Pomereux entre les<br />

siennes.<br />

– 619 –

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