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BELLE-ROSE

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Ce dernier mot réveilla M. de Charny comme d’un songe.<br />

– Vous partez pour Chantilly s’écria-t-il en se dressant.<br />

– Ma foi, oui, si vous le trouvez bon.<br />

– Seul, alors, j’imagine <br />

– Vous oubliez, mon cher monsieur de Charny, que vous<br />

êtes mort et que vous n’êtes point en état de m’adresser des<br />

questions ; cependant je veux bien vous traiter en vivant et vous<br />

répondre, sans que cela tire à conséquence. Vous êtes curieux de<br />

savoir si je me rends seul à Chantilly <br />

– Oui, reprit le favori du ministre en frappant du pied.<br />

– Mon Dieu ! que vous êtes donc vif pour un homme tué. À<br />

vrai dire, je n’aime pas à voyager seul, j’ai du goût pour la compagnie,<br />

et, si vous le permettez, j’emmènerai avec moi Belle-<br />

Rose et mon ami la Déroute.<br />

– C’en est trop, et je ne le souffrirai pas.<br />

M. de Charny s’élança vers la fenêtre, mais<br />

M. de Pomereux l’arrêta au passage.<br />

– Écoutez, monsieur, lui dit-il d’une voix ferme, je suis ici<br />

le maître, étant chez moi. Vous êtes venu sans ordre et sans titre<br />

pour je ne sais quelle mission que vous n’avez pas le droit<br />

d’exercer. Vos bandits ont fait feu sur ma maison, la maison<br />

d’un gentilhomme. J’aurais pu vous faire bâtonner par mes gens<br />

et jeter dans la rue, je ne l’ai pas fait. Vous vous êtes battu, vous<br />

avez été vaincu, pour moi vous êtes mort ; souvenez-vous de nos<br />

conditions. Si maintenant vous dites un mot, si vous criez, si<br />

vous appelez, foi de gentilhomme, je vous brûle la cervelle.<br />

– 616 –

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