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BELLE-ROSE

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vres flottants, de blessés qui tendaient les bras vers le ciel, de<br />

drapeaux abandonnés, de chevaux qui se débattaient dans<br />

l’agonie. Le chevalier de Sallar, atteint d’un coup de feu, tomba<br />

de selle et disparut sous la surface du Rhin écumant ; le cheval<br />

du comte de Nogent, s’étant renversé sur son maître, l’entraîna<br />

dans l’abîme, et le courant les emporta tous deux. Une balle tue<br />

raide le cheval d’un cornette de cuirassiers, M. de Brassalay ; le<br />

vaillant jeune homme saute dans le fleuve et nage d’une main,<br />

portant son étendard de l’autre. M. de Pomereux, qui le voit,<br />

rentre dans le fleuve, l’aide à prendre pied et retourne au combat.<br />

Cependant les cuirassiers arrivaient les uns après les autres<br />

; M. de Revel, blessé et tout sanglant, anime les soldats, les<br />

rallie et fond sur les Hollandais, qui déjà rompus et découragés,<br />

se dispersent de toutes parts. La Déroute avait du sang jusqu’à<br />

la garde de son épée. Belle-Rose poussait toujours droit devant<br />

lui. Cornélius et Grippard frappaient d’estoc et de taille.<br />

M. de Nancrais était avec les cuirassiers de M. de Revel, et d’un<br />

bond il avait rejoint Belle-Rose. M. de Pomereux poursuivait les<br />

fuyards, qu’il assommait à coups de pommeau d’épée.<br />

– Eh ! drôles ! tournez-vous donc qu’on voie vos visages,<br />

criait-il moitié sérieux, moitié riant.<br />

Les Hollandais se rallièrent derrière les haies et les palissades<br />

que le lieutenant de Montbas, Wurts, avait garnies<br />

d’infanterie. On sonna de la trompette, et les soldats, un instant<br />

dispersés, se rangèrent autour de leurs guidons. Il y avait devant<br />

les escadrons français quatre ou cinq mille hommes protégés<br />

par de nombreux fossés et des travaux d’art ; au moins, avant de<br />

les attaquer, fallait-il se mettre en ordre de bataille. Le canon<br />

des batteries dressées sur la rive du Rhin foudroyait maintenant<br />

la tour de Tolhus et protégeait le passage des renforts. Le prince<br />

de Condé n’y tenant plus, se jeta dans une barque avec M. le duc<br />

de Luxembourg, le duc d’Enghien et le duc de Longueville ;<br />

leurs chevaux les suivaient à la nage. Deux régiments entiers de<br />

cavalerie venaient d’entrer dans le fleuve. Quand le prince de<br />

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