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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Il s’agit en général plus <strong>de</strong> reproduire un contour rythmique global que <strong>de</strong> réaliser une<br />

augmentation à proprement parler 199 .<br />

Modè<strong>les</strong> prosodiques <strong>et</strong> ariosità<br />

On peut s’étonner face à une telle standardisation du matériau rythmique mais sans doute<br />

faut-il considérer c<strong>et</strong>te stéréotypation non comme un appauvrissement du langage mais plutôt<br />

comme un moyen d’arriver à créer c<strong>et</strong>te sensation d’ariosità annoncée par Macque <strong>dans</strong> la<br />

dédicace.<br />

Ces modè<strong>les</strong> venus tout droit du répertoire léger avaient problement démontré leur efficacité<br />

au niveau prosodique ainsi que leur capaciter à adhérer au rythme naturel <strong>de</strong> la versification<br />

italienne. Bien avant <strong>les</strong> expériences <strong>de</strong> la camerata fiorentina <strong>et</strong> <strong>les</strong> airs mesurés à l’antique<br />

<strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Baïf, s’était apparemment créé <strong>de</strong> manière pragmatique <strong>et</strong> naturelle tout un<br />

fonds <strong>de</strong> figures rythmiques adaptées à la prosodie du vers italien <strong>dans</strong> lequel puisaient<br />

constamment <strong>les</strong> compositeurs. Dans un contexte madriga<strong>les</strong>que, faire appel à ces modè<strong>les</strong><br />

signifiait non seulement donnner un p<strong>et</strong>it parfum <strong>de</strong> canzon<strong>et</strong>ta à son intonation, mais<br />

probablement aussi privilégier l’adéquation <strong>de</strong> la musique à la ca<strong>de</strong>nce poétique (<strong>et</strong> peut-être<br />

aussi sa compréhention), plutôt que la dilution rythmique <strong>et</strong> contrapuntique du vers.<br />

C<strong>et</strong> aspect standardisé du rythme <strong>et</strong> <strong>de</strong> la prosodie semble avoir joué un rôle important <strong>dans</strong> la<br />

notion d’aria à la fin du XVI e siècle, ce qui n’a rien d’étonnant si l’on se rappelle que <strong>les</strong><br />

modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> déclamation <strong>de</strong>s vers <strong>de</strong> la poésie narrative italienne étaient justement appellés<br />

arie.<br />

Zarlino confirme d’ailleurs c<strong>et</strong>te hypothèse lorsqu’il assimile <strong>les</strong> arie mo<strong>de</strong>rnes, aux<br />

différents genres rythmiques <strong>de</strong> la poésie antique. Au chapitre 79 du livre III, intitulé Delle<br />

cose che concorrevano nella compositione <strong>de</strong> i Generi, l’auteur compare en eff<strong>et</strong> <strong>les</strong> arie du<br />

XVI e siècle aux mo<strong>de</strong>s rythmiques gréco-romains ; ceux-ci, nous apprend Zarlino, ne peuvent<br />

être altérés sans risquer <strong>de</strong> défigurer l’aria (ou mo<strong>de</strong>) :<br />

199<br />

Seule l’augmentation du rythme A possè<strong>de</strong> une véritable autonomie <strong>et</strong> est utilisée indépendamment <strong>de</strong> sa<br />

matrice (onze occurrences au total).<br />

111

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