10.06.2013 Views

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

en 1585 335 alors que Macque se trouvait déjà à sa cour. Ce même imprimé contient aussi une<br />

intonation d’une autre sextine complète du Canzoniere, Chi è fermato di menar sua vita.<br />

Jusqu’au milieu <strong>de</strong>s années 1580, musiciens <strong>et</strong> commanditaires parthénopéens semblent donc<br />

être restés encore très attachés aux grands modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> la poésie italienne, <strong>et</strong> tout<br />

particulièrement à Pétrarque. Macque, qui avait presque abandonné ce poète après le recueil<br />

<strong>de</strong> 1576, s’est peut-être adapté au goût ambiant <strong>dans</strong> son premier livre napolitain, réservant<br />

une sélection plus mo<strong>de</strong>rne pour son Secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci.<br />

Autres textes anonymes : formes <strong>et</strong> sty<strong>les</strong><br />

Sur <strong>les</strong> onze textes qui constituent le reste du Primo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro voci, un seul<br />

a pu être attribué, Non veggio ohimé quei leggiadr<strong>et</strong>ti lumi. La première publication <strong>de</strong> ce<br />

madrigal appartient en eff<strong>et</strong> au Secondo libro <strong>de</strong> madrigali <strong>de</strong> Moscaglia, qui se déclare<br />

l’auteur <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> textes poétiques <strong>dans</strong> la dédicace, affirmation qui peut cependant être<br />

suj<strong>et</strong>te à caution. Les dix autres textes sont anonymes, <strong>et</strong> jusqu’à aujourd’hui aucune source<br />

poétique n’a pu être i<strong>de</strong>ntifiée. La moitié d’entre eux ne connurent semble-t-il aucune autre<br />

intonation (voir infra, table 26, p. 187).<br />

Ces textes, qui, à part un, sont tous composés <strong>dans</strong> le style libre qui caractérise le madrigal<br />

cinquecentesco, présentent une relative variété stylistique. Certaines poésies sont écrites <strong>dans</strong><br />

un registre relativement élevé, notamment Quel dolce nodo che mi strinse il core, dont la<br />

forme métrique d’octave 336 impose l’usage exclusif d’hendécasyllabes (vers noble <strong>et</strong> grave<br />

par excellence selon la catégorisation bembienne 337 ). Ce texte, déjà musiqué par Jacopo<br />

Corfini en 1565, se conclut par une triple corrélation 338 tout à fait recherchée, renvoyant ces<br />

vers à la plus pure tradition pétrarquiste :<br />

Quel dolce nodo che mi Ce doux nœud qui me serra le cœur<br />

335 PRIMAVERA Giovanni Leonardo, Il s<strong>et</strong>timo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci, Venezia, Vincenti, 1585.<br />

336 L’octave (ottava) est une strophe composée <strong>de</strong> huit hendécasyllabes respectant le schéma métrique<br />

ABABABCC, utilisée notamment <strong>dans</strong> <strong>les</strong> poèmes épiques tels que L’Orlando furioso d’Arioste ou La<br />

Gerusalemme liberata du Tasse.<br />

337 « Tout r<strong>et</strong>ard <strong>et</strong> toute <strong>de</strong>meure <strong>dans</strong> <strong>les</strong> choses est naturellement caractéristique <strong>de</strong> la gravité ; c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>meure,<br />

étant plus importante <strong>dans</strong> le vers entier hendécasyllabe que <strong>dans</strong> le vers rompu septénaire, rend le premier<br />

d’autant plus grave, <strong>et</strong> d’autant moins plaisant que le second. » (« Ogni indugio e ogni dimora nelle cose è<br />

naturalmente di gravità inditio; la qual dimora, perciò che è maggiore nel verso intero che nel rotto, alquanto<br />

più grave ren<strong>de</strong>ndolo, men piacevole il lascia essere di quell’altro. »), in BEMBO Pi<strong>et</strong>ro, Prose <strong>de</strong>lla volgar<br />

lingua, Venezia, Tacuino, 1525, livre 2, chapitre 13, p. 63 (édition consultée : BEMBO Pi<strong>et</strong>ro, Prose <strong>de</strong>lla volgar<br />

lingua. éd. Claudio Vela, Bologna, Clueb, 2001, p. 82).<br />

338 Pour une définition <strong>de</strong> la pluralité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la corrélation voir infra, p. 280.<br />

174

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!