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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Rythme poétique <strong>et</strong> répartition du vers<br />

C<strong>et</strong> aspect particulièrement rythmique <strong>de</strong> la poésie pétrarquiste trouve son équivalent <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> intonations <strong>de</strong> Macque, dont <strong>les</strong> textes font très souvent appel aux pluralités. Même s’il<br />

est difficile <strong>de</strong> généraliser – <strong>les</strong> madrigalistes opérant rarement <strong>de</strong> manière systématique –,<br />

<strong>les</strong> ruptures syntaxiques générées par <strong>les</strong> pluralités se traduisent très souvent par un<br />

fractionnement du vers en autant <strong>de</strong> parties qu’il y a d’entités <strong>dans</strong> la pluralité,<br />

contrairement aux vers monomembres, qui sont plus souvent musiqués en un bloc. La<br />

pluralité semble faire partie <strong>de</strong>s principa<strong>les</strong> raisons qui poussent le compositeur à déroger<br />

à la règle <strong>de</strong> la correspondance « phrase musicale = vers ». Il ne s’agit évi<strong>de</strong>mment pas<br />

d’une règle absolue, mais d’une tendance assez n<strong>et</strong>te pour mériter d’être signalée 504 . En<br />

eff<strong>et</strong>, plus <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong>s vers parfaitement bimembres <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux recueils sont sectionnés aux<br />

frontières <strong>de</strong>s conposantes <strong>de</strong> la pluralité, contre environ 30% <strong>de</strong>s vers monomembres.<br />

(Lorsque Macque sectionne un vers monomembre, c’est souvent pour en isoler un mot-clé<br />

(amor, ahimè, perché, <strong>et</strong>c.) ou bien pour privilégier la syntaxe <strong>de</strong> la phrase au détriment <strong>de</strong><br />

la métrique en cas d’enjambement 505 ).<br />

Ci-<strong>de</strong>ssous sont reportés trois exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> texte respectant parfaitement la correspondance<br />

vers bimembre parfait => <strong>de</strong>ux unités musica<strong>les</strong>, vers monomembres => une seule unité<br />

musicale.<br />

Le premier texte s’ouvre <strong>et</strong> se conclut par <strong>de</strong>ux vers parfaitement bimembres, dont<br />

l’intonation musicale isole <strong>les</strong> membres <strong>de</strong> la pluralité. (Chaque unité musicale est<br />

soulignée, <strong>les</strong> pluralités musica<strong>les</strong> sont indiquées en caractères gras.)<br />

Dolci s<strong>de</strong>gni e dolci ire, Doux dédains <strong>et</strong> douces colères,<br />

movimento binario, che sorge, potremmo dire, da una bimembrazione <strong>de</strong>l pensiero po<strong>et</strong>ico, in ALONSO<br />

Dàmaso, « La poesia <strong>de</strong>l P<strong>et</strong>rarca e il p<strong>et</strong>rarchismo », op. cit., p. 316).<br />

504 Certains <strong>madrigaux</strong> ne fonctionnent en eff<strong>et</strong> pas du tout selon ce principe. Voir en particulier Le Ninfe <strong>de</strong>l<br />

mar d’Adria, dont la majorité <strong>de</strong>s vers sont découpés en <strong>de</strong>ux parties sans la présence <strong>de</strong> pluralités (le<br />

rythme ample <strong>de</strong>s hendécasyllabes ne correspondait probablement pas à l’atmosphère recherchée par<br />

Macque <strong>dans</strong> la pièce).<br />

505 Sur la mise en valeur <strong>de</strong>s mots-clés par un découpage du vers, voir supra, p. 247. Pour <strong>de</strong>s exemp<strong>les</strong><br />

d’enjambements, voir particulièrement l’intonation <strong>de</strong>s vers suivants : lo spi<strong>et</strong>ato costume/penso (II.5, n. 1),<br />

perché tu rivolgessi/fisso (II.5, n. 11), Ben pote fe<strong>de</strong> a pieno/farvi <strong>et</strong> ma com’in me senza di lui ha loco/la<br />

vita (II.5, n. 15), di sé la migliore parte/lassa (II.5, n. 19) <strong>et</strong> né può dal vostr’amor/distormi (II.5, n. 20).<br />

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