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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Même si Macque n’abandonna jamais ce versant léger <strong>de</strong> l’écriture madriga<strong>les</strong>que, on<br />

peut dire que le recueil <strong>de</strong> 1597 marque la fin d’une époque. Ses <strong>madrigaux</strong> postérieurs se<br />

fixeront en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s enjeux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s défis totalement différents : la recherche d’une<br />

déclamation très expressive <strong>et</strong> aff<strong>et</strong>tuosa, l’élaboration d’une pal<strong>et</strong>te harmonique toujours<br />

plus tendue, l’apprivoisement contrapuntique <strong>de</strong>s échel<strong>les</strong> chromatiques, autant<br />

d’éléments relativement étrangers c<strong>et</strong>te ariosità que le madrigaliste avait poursuivie sans<br />

relâche jusqu’alors.<br />

Du lecteur à l’auditeur : vers un nouveau<br />

rapport au texte<br />

Concepts <strong>et</strong> affects<br />

Si le Terzo libro reste encore globalement tourné vers la légèr<strong>et</strong>é caractéristique du style<br />

hybri<strong>de</strong>, tout en revisitant profondément ses principes, Macque inaugure <strong>dans</strong> ce recueil<br />

un type <strong>de</strong> rapport au texte poétique d’un genre nouveau, qui s’achemine plus vers la<br />

<strong>de</strong>rnière manière du compositeur qu’il ne rappelle ses <strong>madrigaux</strong> précé<strong>de</strong>nts.<br />

Macque, on l’a vu, poussa très loin <strong>les</strong> jeux analogiques <strong>et</strong> symboliques <strong>dans</strong> ses premiers<br />

recueils napolitains. Il répondait en cela parfaitement aux tendances du madrigal <strong>de</strong><br />

l’époque qui, malgré <strong>les</strong> vitupérations <strong>de</strong> Galilei, continua à se délecter <strong>de</strong> ces<br />

enfantillages pendant un certain temps. Il est vrai cependant que le Franco-flamand ne se<br />

plaçait manifestement pas <strong>dans</strong> la perspective <strong>de</strong> transporter émotionnellement un<br />

auditoire, mais plutôt d’explorer tous <strong>les</strong> liens possib<strong>les</strong> entre la parole <strong>et</strong> le signe musical.<br />

Cependant, en 1597, <strong>les</strong> temps avaient déjà commencé à changer. Cause ou conséquence<br />

<strong>de</strong>s prémisses <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nouvelle ère, la camerata fiorentina, <strong>dans</strong> sa recherche sans doute<br />

chimérique <strong>de</strong> ressusciter la musique <strong>de</strong>s anciens, avait réussi à placer ou replacer<br />

l’émotion auditive au cœur du débat musical. Mesurer l’impact exact <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong>s<br />

florentins sur <strong>les</strong> madrigalistes est une entreprise difficile, mais il est certain que <strong>les</strong><br />

compositeurs que l’on considère généralement comme <strong>les</strong> principaux représentants <strong>de</strong> la<br />

seconda pratica, Marenzio, Gesualdo, Luzzaschi, Monteverdi <strong>et</strong> Fontanelli, sans<br />

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