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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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omaines pour <strong>de</strong>ux personnalités <strong>de</strong> la ville pontificale, au tout début <strong>de</strong>s années 1580, alors<br />

que la musique vocale profane italienne connaissait <strong>de</strong> profonds bouleversements.<br />

Le Primo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro voci <strong>et</strong> le Secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci,<br />

furent publiés peu <strong>de</strong> temps après son arrivée à Nap<strong>les</strong>, en 1586-1587. Ces recueils, dédicacés<br />

à <strong>de</strong>ux membres <strong>de</strong> l’aristocratie napolitaine, peuvent être considérés comme le témoignage<br />

<strong>de</strong> l’intégration rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Macque <strong>dans</strong> la société parthénopéenne.<br />

En 1597, lorsque parut le Terzo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci, <strong>de</strong>rnier recueil du corpus,<br />

Macque était alors presque arrivé au faîte <strong>de</strong> sa carrière, puisque <strong>de</strong>ux ans plus tard il recevait<br />

la charge <strong>de</strong> maître <strong>de</strong> chapelle du Vice-Roi <strong>de</strong> Nap<strong>les</strong>. Ces <strong>madrigaux</strong> sont cependant aussi<br />

intimement liés à la vie musicale ferraraise <strong>de</strong>s années 1590 ainsi qu’à la figure du duc<br />

Alfonso II d’Este, qui commandita le recueil <strong>et</strong> le fit imprimer par son propre éditeur Baldini.<br />

Ces trois moments, ces trois lieux, ces trois environnements artistiques eurent une inci<strong>de</strong>nce<br />

notable sur le contenu poétique <strong>et</strong> musical <strong>de</strong>s recueils, dont il résulte une variété <strong>de</strong> factures<br />

tout à fait évi<strong>de</strong>nte. Cependant, malgré c<strong>et</strong>te hétérogénéité, un fil conducteur semble relier<br />

entre eux tous <strong>les</strong> éléments <strong>de</strong> ce corpus, qui possè<strong>de</strong>nt une certaine logique commune.<br />

Ces imprimés peuvent être vus en eff<strong>et</strong> comme <strong>les</strong> différentes expressions d’un phénomène<br />

qui toucha une gran<strong>de</strong> partie du répertoire madriga<strong>les</strong>que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies<br />

du XVI e siècle : le rapprochement du savant <strong>et</strong> du léger, <strong>de</strong> la complexité à l’immédiat<strong>et</strong>é, le<br />

mélange <strong>de</strong>s genres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s registres stylistiques.<br />

C<strong>et</strong> antagonisme fut fréquemment envisagé par <strong>les</strong> auteurs <strong>de</strong> l’époque en termes d’ariosità <strong>et</strong><br />

d’artificiosità, <strong>de</strong>ux notions qui, pour plusieurs raisons, constituent à mon sens une clé <strong>de</strong><br />

lecture intéressante pour analyser le corpus <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te thèse. D’une part, <strong>les</strong> termes ariosità <strong>et</strong><br />

artificiosità – ou plutôt <strong>les</strong> formes nomina<strong>les</strong> aria <strong>et</strong> artificio <strong>et</strong> leurs adjectifs correspondants<br />

arioso <strong>et</strong> artificioso – sont utilisés <strong>dans</strong> <strong>de</strong>ux documents touchant directement l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

étu<strong>de</strong>. Le premier est la dédicace du Primo libro <strong>de</strong> madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane <strong>de</strong> Macque <strong>et</strong><br />

concerne <strong>de</strong> très près le corpus puisqu’il s’agit d’un texte rédigé – directement ou<br />

indirectement – par le compositeur lui-même. Le second, le Discorso sopra la musica <strong>de</strong>’ suoi<br />

tempi <strong>de</strong> Vincenzo Giustiniani 31 sur lequel nous reviendrons bientôt est, malgré toutes ses<br />

31<br />

GIUSTINIANI Vincenzo, Discorso sopra la musica <strong>de</strong>' suoi tempi, in SOLERTI Angelo, Le origini <strong>de</strong>l<br />

melodramma. Testimonianze <strong>de</strong>i contemporanei, Torino, Bocca, 1903, rééd. fac-similé, Bologna, Forni, 1980,<br />

p. 114. Ce discours, écrit par Giustiniani en 1628, est conservé à l’Archivio di Stato lucchese avec sept autres<br />

textes sur différents suj<strong>et</strong>s (coutumes du temps, voyages, peinture, chasse, <strong>et</strong>c.) <strong>dans</strong> un manuscrit intitulé<br />

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