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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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procédé, réalisant parfois <strong>de</strong> façon magnifiquement orchestrée certaines interruptions très<br />

théâtra<strong>les</strong> du discours 706 .<br />

Le Terzo libro, par bien <strong>de</strong>s aspects, marque une rupture <strong>dans</strong> la conception <strong>de</strong>s rapports<br />

texte-musique du compositeur, ouvrant la voix à ce qui <strong>de</strong>viendra son <strong>de</strong>rnier style (peut-<br />

être serait-il plus juste <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rniers sty<strong>les</strong>). Macque ne reviendra en eff<strong>et</strong> pas<br />

en arrière mais, bien au contraire, poussera toujours plus loin le potentiel émotionnel du<br />

langage madriga<strong>les</strong>que. D’une part, l’abandon <strong>de</strong>s figuralismes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s symbolismes ne fera<br />

que se confirmer <strong>dans</strong> ses publications postérieures 707 . D’autre part, une attention accrue<br />

pour le versant le plus sombre du spectre poétique madriga<strong>les</strong>que, probablement le plus à<br />

même <strong>de</strong> muovere gli aff<strong>et</strong>ti, conjuguée à <strong>de</strong>s outils musicaux <strong>de</strong> plus en plus riches,<br />

porteront Macque à <strong>de</strong>s somm<strong>et</strong>s d’expressivité, sans jamais toutefois que soient<br />

abandonnés le langage polyphonique <strong>et</strong> ses artifices contrapuntiques.<br />

Même si le Terzo libro baigne encore <strong>dans</strong> une certaine douceur, on commence cependant<br />

à y entrevoir <strong>les</strong> prémisses d’une l’écriture plus <strong>de</strong>nse <strong>et</strong> plus dramatique, ainsi qu’à<br />

reconnaître par endroit « ce fruit très mûr <strong>et</strong> juteux » (« quel frutto stramaturo e<br />

succoso ») – pour reprendre l’expression forgée par Emilio Carapezza 708 – que fut le<br />

madrigal polyphonique napolitain à l’aube du Seicento.<br />

706<br />

L’un <strong>de</strong>s exemp<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus impressionnants est peut-être le début <strong>de</strong> O gran stupore <strong>dans</strong> le Sesto libro<br />

qui conclut par un silence à toutes <strong>les</strong> voix l’enchaînement harmonique si bémol majeur, do majeur, avec un<br />

saut <strong>de</strong> septième à la basse (voir SHINDLE Richard, The Madrigals of Giovanni <strong>de</strong> Macque, op. cit., p. 722).<br />

De nombreux exemp<strong>les</strong> comparaissent aussi <strong>dans</strong> le Terzo libro a quattro voci <strong>de</strong> 1610 (voir par exemple<br />

l’intonation <strong>de</strong>s vers « e tu no ’l sai/dunque o sei pi<strong>et</strong>ra » <strong>dans</strong> le madrigal S’è ver ch’io t’ami, ah cruda, in<br />

SHINDLE Richard, The Madrigals of Giovanni <strong>de</strong> Macque, op. cit., p. 653-654).<br />

707<br />

Shindle a noté aussi la moindre importante que Macque donna aux figuralismes <strong>dans</strong> ses <strong>de</strong>rniers<br />

recueils. À propos du Quarto libro <strong>de</strong> madrigali a cinque <strong>de</strong> 1599, celui-ci remarque en eff<strong>et</strong> : « Bien<br />

qu’effectivement utilisée à plusieurs occasions, la représentation graphique du texte n’assume pas une<br />

position aussi prédominante que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers <strong>madrigaux</strong> romains. » (« Although effectively used on<br />

several occasions, the graphic representation of the text does not hold so prominent a position as it did in<br />

the later Roman madrigals. », in SHINDLE Richard, The Madrigals of Giovanni <strong>de</strong> Macque, op. cit., p. 229-<br />

230.)<br />

708<br />

Voir CARAPEZZA Paolo Emilio, « ‘Quel frutto stramaturo e succoso’: il madrigale napol<strong>et</strong>ano <strong>de</strong>l primo<br />

Seicento », op. cit.<br />

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