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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Les recueils pris en examen <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te thèse perm<strong>et</strong>tent également d’interroger à nouveau<br />

le couple Macque-Gesualdo. Shindle a noté, comme la plupart <strong>de</strong>s musicologues qui se<br />

sont intéressés à la question, l’influence du prince <strong>de</strong> Venosa sur le Franco-flamand <strong>dans</strong><br />

ses <strong>de</strong>rnières publications, notamment <strong>dans</strong> son Terzo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro voci <strong>de</strong><br />

1610 723 . Shindle, qui conclut son PhD avant la découverte <strong>de</strong> la correspondance du<br />

compositeur par Lippmann <strong>et</strong> ignorait donc l’existence <strong>de</strong>s trois ricercari du prince<br />

insérés <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Ricercate <strong>et</strong> canzoni francese <strong>de</strong> Macque, ne se pencha pas sur<br />

l’hypothèse d’une tendance inverse 724 .<br />

On aurait espéré pouvoir découvrir <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premiers recueils napolitains <strong>de</strong> Macque,<br />

composés chez Gesualdo, <strong>les</strong> traces <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> maître à élève qui unit<br />

vraisemblablement <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux musiciens <strong>dans</strong> la secon<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong>s années 1580. La<br />

question est cependant délicate. D’un côté, certaines pièces <strong>de</strong>s recueils présentent bien<br />

c<strong>et</strong>te alternance entre animation rythmique, suj<strong>et</strong>s en fuses déclamées, <strong>et</strong> passage<br />

homophones plus sereins, caractéristiques <strong>de</strong> Gesualdo. Ce type d’écriture n’est cependant<br />

pas propre aux <strong>de</strong>ux hommes, mais commune à plusieurs autres auteurs <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>. On<br />

rencontre aussi <strong>dans</strong> quelques passages du Secondo libro a cinque voci <strong>les</strong> prémisses <strong>de</strong><br />

procédés harmoniques qui <strong>de</strong>viendront caractéristiques du style <strong>de</strong> Gesualdo, notamment<br />

<strong>les</strong> « faux-bourdons » dissonants. D’autre part, le prince musiqua <strong>dans</strong> son premier livre<br />

<strong>de</strong>ux textes du Secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci <strong>de</strong> Macque, Mentre, mia stella<br />

miri, <strong>et</strong> Gelo ha Madonna il seno, que l’on voudrait lire comme une sorte d’hommage à<br />

son ancien maître. Les intonations <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux madrigalistes ne sont pas sans points<br />

communs 725 , mais l’aspect euphonique qui caractérise souvent le style <strong>de</strong> Macque <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

années 1580 est totalement étranger à Gesualdo. L’écriture très <strong>de</strong>nse <strong>et</strong> presque touffue<br />

du contrepoint gesualdien n’a pas ses racines <strong>dans</strong> la première production madriga<strong>les</strong>que<br />

du Franco-flamand qui, on l’a déjà évoqué à maintes reprises, n’avait cure <strong>de</strong> faire<br />

démonstration d’artificiosità <strong>dans</strong> ses premières années napolitaines. Il est possible,<br />

723 Shindle parle même, à propos du Terzo libro a quattro voci <strong>de</strong> 1610, d’un moment <strong>de</strong> crise <strong>et</strong> <strong>de</strong> remise<br />

en question <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Macque, dû selon lui à la confrontation musicale du compositeur avec la musique<br />

<strong>de</strong> Gesualdo. Voir SHINDLE Richard, The Madrigals of Giovanni <strong>de</strong> Macque, op. cit., p. 280-281.<br />

724 Voir supra, p. 155.<br />

725 À ce propos, voir notamment DEUTSCH Catherine, « Un exemple <strong>de</strong> “triple filiation” madriga<strong>les</strong>que :<br />

Philippe <strong>de</strong> Monte, Giovanni <strong>de</strong> Macque, Carlo Gesualdo », La musique représentative, actes <strong>de</strong>s Premières<br />

Rencontres Interartistiques <strong>de</strong> l’Observatoire Musical Français, Paris, 2004, p. 35-45. Série Conférence <strong>et</strong><br />

Séminaire n° 18.<br />

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