10.06.2013 Views

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ces citations restent cependant relativement anecdotiques <strong>et</strong> n’ont, à mon sens, pas <strong>de</strong><br />

réel<strong>les</strong> implications sur le style <strong>de</strong> l’auteur 421 . En revanche, le recours fréquent à certains<br />

topoi madriga<strong>les</strong>ques, indépendamment du texte poétique choisi, sont probablement<br />

beaucoup plus significatif <strong>de</strong>s choix stylistiques d’un compositeur. Ceux-ci peuvent être<br />

liés à <strong>de</strong>s concepts ou à <strong>de</strong>s mots précis, <strong>et</strong> peuvent être assimilé <strong>dans</strong> ce cas à <strong>de</strong>s<br />

madrigalismes ; d’autres sont au contraire « asémantiques » <strong>et</strong> s’utilisent <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s<br />

situations <strong>les</strong> plus variées.<br />

Sans chercher à faire une étu<strong>de</strong> exhaustive <strong>de</strong> ces procédés d’écriture, qui dépasserait le<br />

cadre <strong>de</strong> ce travail, je m’arrêterai simplement sur ceux d’entre eux qui semblent<br />

particulièrement emblématiques du style hybri<strong>de</strong> <strong>de</strong>s années 1580. Il ne s’agira<br />

évi<strong>de</strong>mment pas <strong>de</strong> prouver la précé<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> notre madrigaliste <strong>dans</strong> l’utilisation <strong>de</strong> ces<br />

techniques, mais plutôt <strong>de</strong> montrer comment <strong>les</strong> <strong>madrigaux</strong> <strong>de</strong> Macque participèrent à un<br />

flux stylistique continu entre <strong>les</strong> auteurs.<br />

Congeries<br />

La première <strong>de</strong> ces techniques a été observée plusieurs fois par <strong>les</strong> musicologues qui se<br />

sont penchés sur la pério<strong>de</strong> qui nous intéresse. Il s’agit d’un type d’imitation <strong>dans</strong> laquelle<br />

une paire <strong>de</strong> voix à la tierce rentre en imitation très rapprochée avec une autre partie, ou<br />

vice-versa, généralement <strong>dans</strong> un principe d’alternance textuelle. Très souvent, ce procédé<br />

prend la forme d’une variante du faux-bourdon, auquel Burmeister donnera le nom <strong>de</strong><br />

421 Malgré <strong>les</strong> concordances poético-musica<strong>les</strong> qui existent entre le Secondo libro a cinque <strong>de</strong> Macque <strong>et</strong> la<br />

production napolitaine <strong>de</strong> la génération suivante, notamment <strong>les</strong> trois textes du Tasse (mis en musique par<br />

Gesualdo, Montella, Dentice <strong>et</strong> Spano), on ne trouve que peu <strong>de</strong> similitu<strong>de</strong>s avec <strong>les</strong> intonations du Francoflamand.<br />

Cel<strong>les</strong>-ci ne sont jamais évi<strong>de</strong>ntes, <strong>et</strong> se limitent bien souvent à <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> textures ou à <strong>de</strong>s<br />

contours motiviques assez vagues. (À ce propos, voir LARSON Keith, The Unaccompanied Madrigal in<br />

Nap<strong>les</strong>, op. cit., p. 477-487, 583 <strong>et</strong> 628). Les seu<strong>les</strong> correspondances véritablement convaincantes sont cel<strong>les</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux versions <strong>de</strong> Mentre mia stella miri par Macque <strong>et</strong> Gesualdo (Il primo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque<br />

voci, Ferrara, Baldini, 1594, transcription in GESUALDO DI VENOSA, Erstes Buch, éd. Wilhelm Weismann <strong>et</strong><br />

Glenn Watkins, Leipzig, Deutscher Verlag für Musik, 1962, p. 57. Sämtliche Werke, vol. 1). Gesualdo<br />

reprend en eff<strong>et</strong> tous <strong>les</strong> choix <strong>de</strong> texture opérés par Macque, mais en complexifiant sensiblement <strong>les</strong><br />

techniques contrapuntiques. Il est possible que c<strong>et</strong>te absence <strong>de</strong> référence à celui qui fut probablement son<br />

maître soit symptomatique <strong>de</strong> la relation Macque-Gesualdo, ce <strong>de</strong>rnier n’estimant avoir, au dire <strong>de</strong><br />

Fontanelli, qu’un unique rival, Luzzasco Luzzaschi, <strong>et</strong> se moquer <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> autres (« … il dit venir à<br />

Ferrare muni d’une forteresse d’œuvres (c’est le terme qu’il utilise) qui lui suffiront à se défendre contre<br />

Luzzasco, rival qu’il craint, alors qu’il se moque <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> autres. » (« … dic’egli di venir a Ferrara con<br />

tanti Belloardi d’opere (questo è il termine ch’egli usa) che bastino a difen<strong>de</strong>rsi contro il Luzzasco <strong>de</strong>l qual<br />

nemico egli teme, <strong>et</strong> d’ogni altro si burla » (l<strong>et</strong>tre du 23 mai 1594 au duc <strong>de</strong> Ferrare, cité in NEWCOMB<br />

Anthony, « Carlo Gesualdo e una corrispon<strong>de</strong>nza musicale <strong>de</strong>l 1594 », op. cit., p. 29).<br />

243

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!