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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Macque utilise parfois c<strong>et</strong>te technique <strong>de</strong> manière beaucoup plus spectaculaire, notamment<br />

<strong>dans</strong> le Secondo libro a cinque (voir en particulier <strong>les</strong> <strong>de</strong>rnières mesures <strong>de</strong> Dolci s<strong>de</strong>gni e<br />

dolci ire, II.5, n. 6).<br />

De l’examen <strong>de</strong> ces différents procédés, il ressort clairement que Macque imita volontiers<br />

ses contemporains, <strong>de</strong> même que ses <strong>madrigaux</strong> furent très probablement une source<br />

d’inspiration pour ces <strong>de</strong>rniers. Il serait pourtant tout à fait hors <strong>de</strong> propos <strong>de</strong> crier au<br />

plagiat ou <strong>de</strong> se désoler <strong>de</strong> constater que la plupart <strong>de</strong>s techniques utilisées par notre<br />

auteur se révèlent appartenir à un style global, commun à <strong>de</strong> nombreux madrigalistes. La<br />

poétique du madrigal polyphonique, comme d’ailleurs <strong>de</strong> la littérature pétrarquiste <strong>de</strong> la<br />

fin du Cinquecento, consiste en eff<strong>et</strong> plus à réassembler <strong>de</strong>s figures préexistantes, tout en<br />

faisant évoluer ce vocabulaire <strong>et</strong> en le renouvelant <strong>dans</strong> une certaine mesure, plutôt qu’à<br />

prendre à contre-courant le reste <strong>de</strong> la production en créant un style entièrement neuf <strong>et</strong><br />

original.<br />

Texte <strong>et</strong> musique<br />

Du mot à l’intonation<br />

Alors que <strong>les</strong> démonstrations <strong>de</strong> virtuosité contrapuntique, on l’a vu, n’étaient plus<br />

vraiment à l’ordre du jour <strong>dans</strong> années 1580, la complexité <strong>de</strong>s rapports entre le texte<br />

poétique <strong>et</strong> la musique, que <strong>les</strong> théoriciens <strong>de</strong> la Renaissance considéraient déjà à l’époque<br />

comme l’essence même <strong>de</strong> l’écriture madriga<strong>les</strong>que 451 , semble au contraire avoir<br />

gran<strong>de</strong>ment stimulé <strong>les</strong> compositeurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> plu à leur public. L’inventivité<br />

rhétorique d’un madrigaliste faisait probablement partie <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> son succès auprès<br />

<strong>de</strong>s musiciens du XVI e siècle.<br />

451 Les correspondances entre texte <strong>et</strong> musique ne sont bien sûr pas réservées au répertoire du madrigal mais<br />

ce genre requiert une attention toute particulière à c<strong>et</strong> aspect <strong>de</strong> l’intonation. Cerone est tout à fait explicite à<br />

c<strong>et</strong> égard : « Il faut être particulièrement attentif au fait que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>madrigaux</strong>, plus que <strong>dans</strong> tout autre<br />

genre <strong>de</strong> composition, le compositeur est tenu d’exprimer le sens <strong>de</strong>s paro<strong>les</strong> » (« Adviertendo que ne los<br />

madriga<strong>les</strong>, mas que en otro genero <strong>de</strong> composicion, es tenido el composidor <strong>de</strong> explicar el sentido <strong>de</strong> la<br />

l<strong>et</strong>ra »), in CERONE Pi<strong>et</strong>ro, El melopeo y maestro, op. cit., p. 693, cité in FABBRI Paolo, Il madrigale tra<br />

Cinque e Seicento, op. cit., p. 16.<br />

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