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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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tirées du courant poétique conséquent à la Contre-Réforme, <strong>de</strong> l’autre <strong>de</strong>s vers<br />

pétrarquéens traditionnellement associés à la méditation morale ou religieuse. L’adhérence<br />

<strong>de</strong> l’écriture musicale au contenu poétique, qui reformule une fois <strong>de</strong> plus la polarité <strong>et</strong> la<br />

dynamique d’échange entre complexité <strong>et</strong> simplicité, est ici encore parfaitement lisible.<br />

Dans ses intonations <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> Pétrarque, <strong>et</strong> tout particulièrement <strong>dans</strong> le sonn<strong>et</strong> qui<br />

conclut le recueil, Macque fait appel à un éventail <strong>de</strong> technique qui contraste sensiblement<br />

avec le reste du recueil.<br />

Tout d’abord, le madrigaliste propose une intonation bien plus longue que le reste <strong>de</strong>s<br />

pièces puisque la première partie a une durée <strong>de</strong> quarante-<strong>de</strong>ux brèves <strong>et</strong> la secon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

trente-cinq brèves – soit respectivement treize <strong>et</strong> six brèves <strong>de</strong> plus que la moyenne du<br />

recueil. Le discours est en outre très faiblement articulé, <strong>les</strong> ca<strong>de</strong>nces se suivant avec<br />

beaucoup moins <strong>de</strong> fréquence que <strong>dans</strong> le reste du livre 661 <strong>et</strong> l’enchaînement <strong>de</strong>s<br />

différentes phrases musica<strong>les</strong> faisant souvent appel aux tuilages 662 . C<strong>et</strong>te impression <strong>de</strong><br />

flux continu est encore renforcée par le caractère <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s, rythmiquement très étalés,<br />

composés majoritairement en notes blanches <strong>et</strong> utilisant <strong>les</strong> fuses déclamées avec<br />

parcimonie. Seule l’évocation <strong>de</strong> la guerre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s tempêtes au début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> partie<br />

(Sì che, s’io vissi in guerra <strong>et</strong> in tempesta) provoque une réelle animation du discours.<br />

Les schémas d’homophonie rythmique sont évi<strong>de</strong>mment bannis <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te intonation, <strong>de</strong><br />

même que toute tentative d’homophonie parfaitement synchronisée. Macque se concentre<br />

au contraire sur <strong>les</strong> techniques imitatives, n’utilisant <strong>les</strong> passages homophones qu’à <strong>de</strong>s<br />

fins rhétoriques, par exemple pour m<strong>et</strong>tre en valeur l’invocation au « Roi du ciel » (« Re<br />

<strong>de</strong>l ciel »).<br />

Le compositeur conjugue ici le ton poétique grave <strong>et</strong> recueilli <strong>de</strong>s vers pétrarquéens à une<br />

intonation portant tous <strong>les</strong> signes extérieurs d’une écriture à l’ancienne, presque <strong>dans</strong> un<br />

style mot<strong>et</strong> : fluidité <strong>et</strong> continuité du débit, textures majoritairement contrapuntiques,<br />

valeurs rythmiques étalées, <strong>et</strong>c.<br />

661 Une ca<strong>de</strong>nce toutes <strong>les</strong> 3,6 brèves contre une toutes <strong>les</strong> 1,9 brèves <strong>dans</strong> <strong>les</strong> textes pastoraux.<br />

662 Les articulations en tuilage représentent 45% <strong>de</strong>s transitions, contre 20% <strong>dans</strong> le reste du recueil.<br />

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