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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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carrière <strong>de</strong> Macque connut donc une ascension tout à fait remarquable, qui le fit passer <strong>de</strong><br />

l’état <strong>de</strong> musicien <strong>de</strong> cour à celui <strong>de</strong> maître <strong>de</strong> chapelle du vice-roi <strong>de</strong> Nap<strong>les</strong> 530 , sans<br />

aucun doute l’un <strong>de</strong>s postes <strong>les</strong> plus prestigieux <strong>de</strong> la ville <strong>et</strong> peut-être même <strong>de</strong> toute<br />

l’Italie méridionale 531 .<br />

Le compositeur, désormais fortement ancré <strong>dans</strong> le tissu social <strong>et</strong> musical parthénopéen,<br />

exerça apparemment une certaine influence sur <strong>les</strong> jeunes musiciens <strong>de</strong> la ville, influence<br />

dont il est cependant délicat <strong>de</strong> mesurer la portée réelle. Il est en eff<strong>et</strong> difficile <strong>de</strong><br />

déterminer avec précision qui furent réellement <strong>les</strong> élèves <strong>de</strong> Macque car seuls <strong>de</strong>ux<br />

d’entre eux se déclarent ouvertement discip<strong>les</strong> du Franco-flamand : Donato Antonio<br />

Spano 532 <strong>et</strong> Luigi Rossi 533 . La tradition a aussi rangé parmi <strong>les</strong> discip<strong>les</strong> <strong>de</strong> Macque<br />

certains musiciens qui travaillèrent sous sa direction à la Santissima Annunziata <strong>et</strong>/ou à la<br />

chapelle du vice-roi, ou bien qui prirent sa succession <strong>dans</strong> ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s institutions<br />

musica<strong>les</strong> napolitaines : Giovanni Maria Trabaci, Ascanio Maione, Francesco Lambardi <strong>et</strong><br />

Andrea Falconieri, auxquels fut ajouté parfois aussi le nom <strong>de</strong> Giovanni Domenico<br />

Montella 534 .<br />

530 Les vice-rois napolitains que servirent Macque furent Juan <strong>de</strong> Zuñica, comte <strong>de</strong> Miranda (1586-1595),<br />

Don Enrique <strong>de</strong> Gusman, comte d’Olivares (1595-1599), Don Ferrante Ruiz <strong>de</strong> Castro, comte <strong>de</strong> Lemos<br />

(1599-1603), Don Juan Alfonso Pimental d’Herrera, comte <strong>de</strong> Benavente (1603-1610) <strong>et</strong> Don Pedro<br />

Fernante <strong>de</strong> Castro, comte <strong>de</strong> Lemos (1610-1616).<br />

531 C<strong>et</strong>te ascension sociale fut aussi accompagnée d’une sensible amélioration financière : le compositeur vit<br />

en eff<strong>et</strong> son salaire tripler en treize ans. Les dix ducats mensuels <strong>de</strong> ses débuts à la Santissima Annunziata en<br />

<strong>de</strong>vinrent douze en 1591, puis seize lorsque le compositeur se transféra à la chapelle du vice-roi, dix-neuf en<br />

1598, vingt-six à sa nomination comme maître <strong>de</strong> chapelle, pour finir à trente ducats en 1603. Ces précisions<br />

sur le salaire <strong>de</strong> Macque sont dues encore une fois aux recherches minutieuses <strong>de</strong> Ulisse Prota-Giurleo.<br />

532 Dans la page <strong>de</strong> titre <strong>de</strong> ses Madrigal<strong>et</strong>ti ariosi <strong>et</strong> villanelle a quattro voci (Napoli, Sottile, 1607), Spano<br />

se déclare disciple <strong>de</strong> Macque <strong>et</strong> précise que ces pièces furent composées sous la tutelle du compositeur. Ce<br />

recueil fait probablement écho aux <strong>de</strong>ux livres <strong>de</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane <strong>de</strong> son maître. Sur Spano, voir<br />

LARSON Keith, The Unaccompanied Madrigal in Nap<strong>les</strong>, op. cit., p. 626-631.<br />

533 Dans la première page du manuscrit 30491 <strong>de</strong> Canzone francese <strong>de</strong> la British Library, il est en eff<strong>et</strong><br />

question <strong>de</strong> Macque en ces termes : « Giovanni <strong>de</strong> Macque qui fut le maître <strong>de</strong> l’infortuné Luigi Rossi »<br />

(« Gioanni Demaqque/ Che fù maestro di Luigi Rossi sfortunato »).<br />

534 Il semble que c<strong>et</strong>te tradition remonte aux recherches <strong>de</strong> Ulisse Prota-Giurleo sur la vie musicale<br />

napolitaine. Celui-ci ne cite malheureusement pas <strong>les</strong> sources qui lui permirent d’arriver à ces conclusions.<br />

Voir, outre l’article déjà cité « Notizie sul musicista belga Jean Macque, maestro <strong>de</strong>lla real cappella di<br />

palazzo in Napoli », op. cit., p. 342, PROTA-GIURLEO Ulisse, « La musica a Napoli nel Seicento », Samnium,<br />

I/4, 1928, p. 67-90 <strong>et</strong> du même auteur, « Giovanni Maria Trabaci e gli organisti <strong>de</strong>lla real cappella di palazzo<br />

di Napoli », L’Organo, 1960, p. 185-195. C<strong>et</strong>te lignée fut ensuite reprise par Alfred Einstein (The Italian<br />

Madrigal, op. cit., p. 697), Susanne Clerx-Lejeune (« Jean <strong>de</strong> Macque <strong>et</strong> l’évolution du madrigalisme à la fin<br />

du XVI e siècle », op. cit., p. 77), puis par Shindle <strong>dans</strong> son PhD <strong>et</strong> <strong>dans</strong> l’article du New Grove consacré à<br />

Macque. Keith Larson, en revanche, ne mentionne pas ces informations <strong>dans</strong> son PhD.<br />

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