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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Très Magnifique Seigneur, Frère très respecté<br />

Je me dois d’être très obligé envers notre Sieur H<strong>et</strong>tore, puisque, à peine arrivé à Rome, il<br />

a incité Votre Seigneurie à me consoler par sa très aimable l<strong>et</strong>tre du 3 <strong>de</strong> ce mois, que je<br />

désirais tant en raison <strong>de</strong> l’amour fraternel que j’ai toujours éprouvé pour vous, <strong>et</strong> que<br />

j’éprouverai éternellement. Je vous prie donc d’être moins négligent à l’avenir que vous<br />

ne l’avez été par le passé, mais <strong>de</strong> me faire l’honneur <strong>de</strong> me donner au moins une fois par<br />

mois <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> votre santé, qui m’est aussi chère que la mienne, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong><br />

mon côté je m’y engage également. Je suis en eff<strong>et</strong> absolument certain qu’il vous est aussi<br />

précieux d’avoir <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong> mon état, dont ledit Sieur H<strong>et</strong>tore vous aura<br />

certainement fait un ample récit, <strong>de</strong> même qu’à son r<strong>et</strong>our j’espère en avoir un sur celui <strong>de</strong><br />

Votre Seigneurie.<br />

Je me réjouis entre-temps infiniment <strong>de</strong>s bonnes espérances que vous avez d’améliorer<br />

votre situation grâce aux faveurs <strong>de</strong> vos Seigneurs Illustrissimes, <strong>et</strong> plaise à Dieu que cela<br />

s’ensuive bientôt afin que Votre Seigneurie puisse donner un coup <strong>de</strong> pied à la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong><br />

que vous puissiez enfin vivre indépendamment, sans avoir besoin <strong>de</strong>s autres. Cela est<br />

d’ailleurs tout ce que je souhaite me procurer pour moi-même, <strong>et</strong> comme j’en suis déjà à<br />

bon point, j’espère bientôt, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu, arriver au port désiré.<br />

Que la musique soit comme bannie <strong>de</strong> Rome, cela ne m’est pas étranger, puisque quand<br />

que j’y étais, elle ne faisait déjà que décliner, mais je suis bien content que continue quand<br />

même celle <strong>de</strong> la Serenissima Madona <strong>de</strong> l’Orso 860 . J’espère qu’elle continuera toujours,<br />

d’autant plus que j’envisage d’y prendre encore part moi-même un jour, <strong>et</strong> ce sera même<br />

peut-être plus tôt que Votre Seigneurie ne se l’imagine.<br />

860 Lippmann i<strong>de</strong>ntifie la Madona <strong>de</strong>l Orso, comme l’église attenante au palais habité par la famille Ca<strong>et</strong>ani<br />

<strong>dans</strong> la secon<strong>de</strong> moitié du XVIe siècle, situé <strong>dans</strong> le quartier <strong>de</strong> l’Orso à l’emplacement <strong>de</strong> l’actuelle piazza<br />

di Ponte Umberto I. Le palais <strong>et</strong> l’église, connue aussi sous le nom <strong>de</strong> Santa Maria in Posterula, furent<br />

détruits à la fin du XIXe siècle. Voir LIPPMANN Friedrich, « Giovanni <strong>de</strong> Macque tra Roma e Napoli: nuovi<br />

documenti », op. cit., p. 252 <strong>et</strong> 272. Pour DeFord, il pourrait s’agir <strong>de</strong> l’église <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’oratorio <strong>de</strong> Santa<br />

Maria <strong>de</strong>ll’Orto, située encore aujourd’hui à Trastevere. (DEFORD Ruth, Ruggiero Giovannelli and the<br />

Madrigal in Rome, op. cit., p. 288). La première hypothèse me semble cependant plus convaincante.<br />

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