ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

liberali, che danno à gli
huomini qualche contentezza,
la Musica è una delle
principale, perche coloro che in
detta arte si dilettano, per
l’harmonia delle voci, e delli
stromenti Musicali, mandano
fuora ogni melancolia,
recreandosi in quella honesta
occupatione. Per questa
cagione ho raccolto e ridotto in
un Corpo questi Madrigaletti
Napolitane à Sei Voci del
Eccellente Musico Giovanni de
Macque. Li quali Signor mio
come à grandissimo Amatore,
(non solamente della Musica,
m’a anchora delli stromenti
sopradetti) io gli dedico con
ogni riverenza. …
libéraux, qui donnent aux
hommes quelque satisfaction,
la musique est l’un des
principaux, car ceux qui se
plaisent à un tel art, par
l’harmonie des voix et des
instruments musicaux,
repoussent toute mélancolie, en
se récréant avec cette honnête
occupation. C’est pour cette
raison que j’ai recueilli et
réduit en un seul livre ces
Madrigaletti napolitane à six
voix de l’excellent musicien
Giovanni de Macque. Ces
pièces, mon Seigneur, je vous
les dédie tout plein de respect,
comme à un grand amateur
(non seulement de musique
mais aussi des instruments
susdits). …
La réédition de recueils consacrés à un unique auteur italien (ou vivant en Italie) n’était pas
encore une pratique très courante chez les éditeurs anversois. Les Madrigaletti et napolitane
ne sont en effet que le sixième exemple de tel imprimé dans le catalogue de Pierre Phalèse 242 .
Il s’agit là d’un autre indicateur du succès des Madrigaletti et napolitane, qui répondaient
probablement au goût du public anversois (et flamand en général) pour ce type de
répertoire 243 .
En dehors des imprimés de Phalèse, les Madrigaletti et napolitane connurent aussi une
certaine diffusion en Allemagne (à Nuremberg, Munich et Heidelberg) sous des formes
variées (contrafacta en latin et français et tablature de luth).
En 1588, l’imprimeuse nurembergeoise Katherina Gerlach inclut une pièce du premier livre
(Vola, vola, pensier fuor del mio petto) dans le premier tome de son anthologie de madrigaux
italiens Gemma musicalis. Puis, en 1597, c’est Jérôme Commelin, éditeur flamand installé à
242
Avant 1600, Phalèse imprima deux livres de madrigaux de Marenzio, un de Felice Anerio, les Baletti de
Gastoldi et enfin Il convito musicale de Orazio Vecchi. Tous ces recueils avaient été publiés pour la première
fois à Venise.
243
Voir HOEKSTRA Gerald, « The reception and cultivation of the Italian madrigal in Antwerp and the low
contries 1555-1620 », Musica disciplinae, 48, 1994, p. 158.
143