ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

Giovanni, e egli colle sacre mani gli
tocca tutto il braccio. Mirabile Dio ne’
servi suoi ; al tocco di Giovenale
svanisce in un’instante il dolore, senza
che mai più lo sentisse in tutto il resto
di sua vita. Ritornossene dunque à
casa perfettamente guarito, e
piagnendo per l’allegrezza, raccontò
a’ suoi quanto gli era accaduto con
Giovenale, ringratiandone tutti il
signor Iddio, e tenendolo per
l’avvenire in maggior concetto di
Santo, in cui per il passato l’havean
tenuto 574 .
indiqua l’endroit, et celui-ci, de ses
mains sacrées, lui toucha tout le bras. Ô
Dieu admirable dans ses serviteurs ! À
peine Giovenale l’avait-il touché, la
douleur s’évanouit en un instant, sans
qu’il ne la ressente plus jamais pendant
tout le reste de sa vie. S’en retournant
donc chez lui parfaitement guéri, et
pleurant de joie, il raconta à sa famille
ce qu’il lui était arrivé avec Giovenale,
et tous se mirent à remercier le
seigneur Dieu, et tinrent par la suite
celui-ci pour un plus grand saint encore
que ce qu’ils ne pensaient par le passé.
Si l’on accorde quelque crédit aux détails délivrés par le récit de Lombardo, ces
événements se seraient déroulés deux ou trois ans après la naissance du premier enfant de
Macque (rappelons que celui-ci épousa Isabella Tonto en 1592) et avant le départ de
Giovenale Ancina en 1596, c’est-à-dire au moment où Macque devint organiste de la
chapelle du vice-roi. Encore une fois, on ne peut pas accuser ces lignes d’une totale
invraisemblance car il est tout à fait possible que Macque, organiste de métier, ait été
atteint d’une tendinite, mal assez fréquent chez les instrumentistes.
Etant donné les nombreuses évidences témoignant des rapports étroits que Macque
entretint avec la congrégation napolitaine, il paraît tout à fait envisageable que certains
madrigaux spirituels du Terzo libro a cinque voci aient pu être à l’origine créés pour
l’Oratorio napolitain, voire même interprétés entre ses murs. En effet, si le madrigal
spirituel a longtemps été envisagé comme le cousin du madrigal profane, composé et
interprété pour un même public de cours ou d’académies, on admet aujourd’hui qu’il ait
aussi pu être utilisé comme la version raffinée des laudes post-tridentines, destiné à un
574 Ibid., p. 119-120.
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