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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Même si Macque se tourne le plus souvent vers <strong>les</strong> tensions harmoniques pour exprimer<br />

<strong>les</strong> passages <strong>les</strong> plus pathétiques, celui-ci fait occasionnellement appel à d’autres procédés<br />

pour dramatiser le discours. L’un d’entre eux s’inspire très probablement d’un célèbre<br />

madrigal du Terzo libro <strong>de</strong> Gesualdo, Sospirava il mio core, qui commence avec un<br />

sospiratio tout à fait évocateur, scindant le mot sospirava (soupirait) en <strong>de</strong>ux parties<br />

séparées par un silence :<br />

exemple musical 120 : Gesualdo, Sospirava il mio core (Il terzo libro <strong>de</strong> madrigali a<br />

cinque voci, op. cit., mesures 1-2) 696<br />

Même si Gesualdo ne fut pas le premier à pousser aussi loin c<strong>et</strong>te technique 697 , la plupart<br />

<strong>de</strong>s compositeurs, comme l’a noté Glenn Watkins 698 , se contentait d’interrompre la phrase<br />

avant le mot soupir <strong>et</strong> non en son milieu 699 . Il est fort probable que Luzzaschi <strong>dans</strong> son<br />

Quinto libro <strong>de</strong> 1595, puis Macque <strong>dans</strong> son Terzo libro avaient à l’esprit la pièce <strong>de</strong><br />

694 Tout à fait étonnante, l’intonation du vers « <strong>de</strong>l pianto mio, <strong>de</strong> la mia morte ri<strong>de</strong> » (« <strong>de</strong> mes pleurs, <strong>de</strong><br />

ma mort, elle rit » <strong>dans</strong> le madrigal Ahi cruda sorte mia du Quinto libro <strong>de</strong> Luzzaschi, qui au milieu d’un<br />

passage déclamatif extrêmement expressif, introduit <strong>de</strong>s vocalises en tierces <strong>et</strong> quintes parallè<strong>les</strong> aux trois<br />

voix graves sur le mot ri<strong>de</strong> (rit) (voir DURANTE Elio, MARTELLOTTI Anna, Le due « scelte » napol<strong>et</strong>ane di<br />

Luzzasco Luzzaschi, op. cit., p. 52).<br />

695 Alors que <strong>de</strong> nombreux passages pourraient très bien se prêter à ce procédé, je n’ai trouvé qu’un seul<br />

exemple <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> parallélisme chez Luzzaschi, <strong>dans</strong> l’intonation du vers « Deh, dillo Amore » du<br />

madrigal Come viva il mio core du Quinto libro (voir DURANTE Elio, MARTELLOTTI Anna, Le due « scelte »<br />

napol<strong>et</strong>ane di Luzzasco Luzzaschi, op. cit., p. 67).<br />

696 D’après GESUALDO DI VENOSA, Drittes Buch, op. cit., p. 35.<br />

697 Orazio Tigrini prend en exemple Pa<strong>les</strong>trina <strong>dans</strong> son traité Il compendio <strong>de</strong>lla musica (Venezia,<br />

Amadino, 1588, p. 125), pour avoir scindé en <strong>de</strong>ux parties le mot sospiri (sospi-ri) <strong>dans</strong> le madrigal Queste<br />

saranno ben lacrime <strong>de</strong> son Primo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro voci <strong>de</strong> 1554, (extrait cité in FABBRI Paolo,<br />

Il madrigale tra Cinque e Seicento, op. cit., p. 25).<br />

698 Voir WATKINS Glenn, Gesualdo. The Man and His Music, op cit., p. 171.<br />

699 Pour un exemple plus normal <strong>de</strong> sospiratio chez Macque, voir par exemple l’intonation du vers « i miei<br />

sospiri » (« mes soupirs ») <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la sextine <strong>de</strong> Pétrarque Temprar potess’io in sí soavi note<br />

(I.4, n. 2).<br />

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