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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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um<br />

du Gioiello, la première énumérant tous <strong>les</strong> bienfaits <strong>de</strong> la « beauté cé<strong>les</strong>te » (« bellezza<br />

superna »), la secon<strong>de</strong>, tous <strong>les</strong> défauts <strong>de</strong> la « beauté terrestre » (« bellezza terrena »).<br />

Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas, ces vers s’accor<strong>de</strong>nt bien avec la première strophe Ami chi vuol amare,<br />

qui est conçue comme une opposition entre la « beauté qui fait souffrir » (« beltà che fa<br />

penare ») <strong>et</strong> la « beauté cé<strong>les</strong>te », qui « ne donne aucune douleur » (« beltà ce<strong>les</strong>te, e non<br />

mi dà dolore »).<br />

Il vero Amore e vivo, le madrigal qui suit directement la canzon<strong>et</strong>ta spirituelle, est un texte<br />

anonyme qui ne fut mis en musique apparemment que par Macque. Celui-ci reprend le<br />

même principe d’opposition entre amour spirituel <strong>et</strong> amour charnel <strong>et</strong> pourrait<br />

parfaitement faire partie d’un recueil <strong>de</strong> canzon<strong>et</strong>te spirituali comme le Gioiello. Son<br />

schéma métrique aBaBCC ne détonnerait pas non plus <strong>dans</strong> ce type d’anthologie <strong>et</strong> il est<br />

possible que ces vers aient aussi fait partie du répertoire <strong>de</strong>s lau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’Oratorio<br />

napolitain.<br />

Rimes spirituel<strong>les</strong> <strong>et</strong> pastora<strong>les</strong> donnent donc le ton <strong>de</strong> ce nouveau recueil, le <strong>de</strong>rnier du<br />

compositeur à laisser un tel espace au versant le plus frais, gracieux <strong>et</strong> léger <strong>de</strong> la poesia<br />

per musica. Dans ses publications postérieures, <strong>les</strong> choix poétiques <strong>de</strong> Macque se<br />

porteront souvent vers l’expression <strong>de</strong> sentiments plus dramatiques <strong>et</strong> pathétiques, sans<br />

cependant jamais renoncer complètement aux paysages arcadiens <strong>et</strong> aux jeux amoureux<br />

entre nymphes <strong>et</strong> bergers, auxquels le madrigaliste réservera toujours une certaine place, <strong>et</strong><br />

ce jusqu’à son <strong>de</strong>rnier recueil 619 .<br />

table 38 : textes poétiques du Terzo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci (Ferrara, Baldini,<br />

1597) 620<br />

incipit f<br />

orme ètre<br />

sep<br />

ongu<br />

source<br />

poétique<br />

619 Dans le Quarto libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci <strong>de</strong> 1599, <strong>les</strong> rimes pastora<strong>les</strong> occupent encore à peu près<br />

la moitié du recueil. Dans le Terzo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro voci <strong>de</strong> 1610, cel<strong>les</strong>-ci se font beaucoup plus<br />

discrètes pour réapparaître enfin <strong>dans</strong> le tout <strong>de</strong>rnier recueil, le Sesto libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci <strong>de</strong><br />

1613. Dans ce <strong>de</strong>rnier livre, Macque r<strong>et</strong>ourne même aux sources <strong>de</strong> la poésie pastorale en musiquant quatre<br />

strophes <strong>de</strong> L’Arcadia <strong>de</strong> Iacopo Sannazaro – aux accents cependant bien plus pathétiques que bucoliques –<br />

renouant ainsi avec <strong>les</strong> grands modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> la littérature italienne.<br />

620 Pour plus détail sur <strong>les</strong> informations <strong>de</strong> ce tableau, voir supra, p. 187.<br />

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