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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Très Magnifique Seigneur, Frère très respecté<br />

Je me réjouis infiniment que Votre Seigneurie soit en vie, <strong>et</strong> tellement en vie que vit<br />

encore en elle le souvenir <strong>de</strong> son très cher Macque. Je prie donc le Seigneur Dieu que c<strong>et</strong>te<br />

vie ne s’éteigne pas avant la mienne, <strong>et</strong> que, par sa grâce divine, il nous l’accor<strong>de</strong> longue<br />

<strong>et</strong> très heureuse, car je vivrais une vie très malheureuse si, tout en vivant, l’incroyable<br />

affection que je porte à mon Sieur Norimberghi <strong>de</strong>vait rester sans vie.<br />

J’ai écrit ces jours-ci à notre Sieur Prospero que j’étais sur le point <strong>de</strong> m’en venir à Rome<br />

pour faire la révérence à mes maîtres <strong>et</strong> visiter mes amis. Pour m’enflammer encore plus,<br />

<strong>et</strong> peut-être par désir <strong>de</strong> me voir m’y arrêter, celui-ci m’écrit maintenant que l’orgue <strong>de</strong><br />

Saint Jean <strong>de</strong> Latran est vacant. En outre, Votre Seigneurie lui a dit que vous essayez <strong>de</strong><br />

me faire avoir un poste chez <strong>les</strong> Illustrissimes Seigneurs, vos maîtres, avec un honorable<br />

salaire. Bien que je ne puisse écrire affirmativement à Votre Seigneurie que je m’y rendrai<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> conditions qu’elle entendra, <strong>de</strong> grâce, informez-moi quand même du salaire que<br />

vous pensez qu’ils me donneraient, <strong>et</strong> si je pourrais bénéficier d’un payement en nature<br />

pour moi <strong>et</strong> pour un serviteur en plus <strong>de</strong> mon salaire car, ayant toujours eu ici avec moi un<br />

serviteur, il me semble que ce ne serait pas <strong>de</strong> mon rang d’en être privé.<br />

Mais afin que Votre Seigneurie sache pourquoi je ne peux lui répondre affirmativement, il<br />

faut que vous sachiez que je suis en ce moment très irrésolu quant à la manière <strong>de</strong> finir le<br />

cours <strong>de</strong> ma vie, car s’il arrivait en Sicile un ordre d’Espagne concernant un bénéfice<br />

qu’attend le maître <strong>de</strong> chapelle du vice-roi, je serais immédiatement appelé à ce poste avec<br />

vingt-cinq écus <strong>de</strong> salaire par mois. De plus, je suis en ce moment en tractation étroite<br />

pour m’unir en mariage avec une jeune fille bien née qui a plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille ducats <strong>de</strong><br />

dot 879 . Votre Seigneurie peut donc facilement conjecturer <strong>dans</strong> quel labyrinthe je me<br />

trouve au jour présent. Mais comme ce sont <strong>de</strong>s choses qui se résoudront bientôt, <strong>de</strong> grâce,<br />

que cela n’empêche pas Votre Seigneurie <strong>de</strong> m’aviser <strong>de</strong> tout, afin que, si jamais <strong>les</strong><br />

879<br />

Il s’agit probablement d’Isabella Tonto, que le compositeur épouse en 1592 puisque le montant <strong>de</strong> la dot<br />

est le même.<br />

620

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