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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Il secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci : rimes tassiennes<br />

<strong>et</strong> <strong>madrigaux</strong> épigrammatiques<br />

Le Tasse, Macque <strong>et</strong> <strong>les</strong> madrigalistes napolitains<br />

À côté <strong>de</strong>s choix poétiques relativement éclectiques du Primo libro <strong>de</strong> madrigali a quattro<br />

voci, <strong>les</strong> textes du Secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci apparaissent au contraire<br />

extrêmement homogènes. Ce livre, on l’a déjà évoqué, inaugure la toute première intonation<br />

<strong>de</strong> textes du Tasse par Macque. Le compositeur choisit en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> musiquer trois <strong>madrigaux</strong><br />

du poète bien connus <strong>de</strong>s madrigalistes, Gelo ha madonna il seno, Mentre, mia stella, miri <strong>et</strong><br />

Questa vostra pi<strong>et</strong>ate. Même si ces trois textes font figure d’exception parmi <strong>les</strong> autres<br />

poésies du recueil, toutes anonymes, il convient <strong>de</strong> s’arrêter un instant sur <strong>les</strong> raisons qui<br />

poussèrent Macque à effectuer un tel choix.<br />

L’adoption <strong>de</strong>s rimes tassiennes par Macque n’est peut-être pas entièrement étrangère au fait<br />

que ce recueil ait été dédié à un membre <strong>de</strong> la famille Avalos, <strong>les</strong> relations entre le poète <strong>et</strong><br />

c<strong>et</strong>te gran<strong>de</strong> famille napolitaine étant en eff<strong>et</strong> avérées. Le Tasse écrivit en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses<br />

poésies pour célébrer <strong>les</strong> membres <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te maison, notamment lors du mariage <strong>de</strong> Maria<br />

d’Avalos <strong>et</strong> <strong>de</strong> Carlo Gesualdo. Ce <strong>de</strong>rnier, qui ne commença à fréquenter le Tasse que plus<br />

tard <strong>dans</strong> le siècle, ne fut probablement pas à l’origine <strong>de</strong> la nouvelle orientation poétique <strong>de</strong><br />

Macque 341 .<br />

C<strong>et</strong> intérêt pour <strong>les</strong> textes du Tasse, peut-être motivé en partie par le commanditaire du recueil<br />

Cesare d’Avalos, répond aussi à l’engouement généralisé pour <strong>les</strong> rimes du poète qui, on l’a<br />

évoqué, connut son point culminant à la fin <strong>de</strong>s années 1580. Cependant, à Nap<strong>les</strong>, où le<br />

Tasse ne se rendit pour la première fois qu’en 1588, Macque fait figure <strong>de</strong> précurseur 342 . Ce<br />

<strong>de</strong>rnier fut apparemment le seul compositeur napolitain à être touché par la vague <strong>de</strong><br />

popularité <strong>de</strong> la poésie tassienne <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1580 <strong>et</strong> il faudra attendre encore une dizaine<br />

341<br />

À ce propos, voir DURANTE Elio, MARTELLOTTI Anna, « Tasso, Luzzaschi e il Principe di Venosa », in<br />

Tasso, la musica, i musicisti, éd. Maria Antonella Balsano <strong>et</strong> Thomas Walker, Firenze, Olschki 1988, p. 34.<br />

342<br />

Il est étonnant que Larson semble ignorer <strong>les</strong> livres <strong>de</strong> Macque lorsqu’il déclare : « Bien que <strong>les</strong> Rime du<br />

Tasse aient été publiées <strong>de</strong>puis la première moitié <strong>de</strong>s années 1580, <strong>les</strong> compositeurs napolitains ne<br />

commencèrent pas à m<strong>et</strong>tre en musique ses vers avant son séjour à Nap<strong>les</strong> <strong>de</strong> 1588. » « Although Tasso’s Rime<br />

were being published in the first half of the 1580s, Neapolitan composers did not begin to s<strong>et</strong> his poems until<br />

after his visit there in 1588. », in LARSON Keith, The Unaccompanied Madrigal in Nap<strong>les</strong>, op. cit., vol. 1, p. 316.<br />

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