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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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automatiquement à un certain niveau <strong>de</strong> complexité d’écriture <strong>et</strong> l’écriture homophone à un<br />

registre stylistique plus bas.<br />

Dans <strong>les</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitaine, Macque fait appel à l’homophonie <strong>de</strong> manière beaucoup<br />

plus constante que <strong>dans</strong> ses autres recueils (voir infra, table 8, p. 92). Si l’on compare avec<br />

son livre précé<strong>de</strong>nt, <strong>les</strong> Madrigali a quattro, cinque <strong>et</strong> sei voci, la différence est tout à fait<br />

flagrante. Dans ce <strong>de</strong>rnier, l’homophonie représentait approximativement un tiers <strong>de</strong>s phrases.<br />

Dans <strong>les</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane, <strong>les</strong> proportions s’inversent puisque environ <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s<br />

phrases sont homophones.<br />

Le type d’homophonie choisie par Macque est aussi révélatrice du registre stylistique qu’il<br />

visait. Dans le répertoire du madrigal, <strong>les</strong> frontières entre homophonie <strong>et</strong> contrepoint sont en<br />

réalité extrêmement poreuses. Il existe en eff<strong>et</strong> d’infinies nuances perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> passer très<br />

souplement d’une technique à l’autre. L’homophonie peut en eff<strong>et</strong> respecter une scansion<br />

franchement accordale du texte (que j’appelerai ici « homophonie parfaite »), mais aussi se<br />

diluer <strong>dans</strong> une synchronisation moins précise <strong>de</strong>s différentes voix (« homophonie<br />

imparfaite »), <strong>dans</strong> laquelle une ou plusieurs parties évoluent <strong>de</strong> manière autonome sur une<br />

base homophone.<br />

D’autre part, l’aspect rythmique influe aussi très fortement sur l’impression qui se dégage<br />

d’un passage homophone, selon qu’il se base sur <strong>les</strong> rythmes animés <strong>de</strong> la canzon<strong>et</strong>ta <strong>et</strong> fait<br />

usage <strong>de</strong> fuses déclamées (« homophonie rythmique »), ou bien sur un débit plus lent, plus<br />

emphatique <strong>et</strong> plus libre (« homophonie déclamative ») 184 .<br />

Dans <strong>les</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane, Macque tranche en général pour une homophonie<br />

parfaite, laissant peu <strong>de</strong> place aux p<strong>et</strong>ites variantes entre <strong>les</strong> voix, <strong>et</strong> préfère très n<strong>et</strong>tement <strong>les</strong><br />

contours rythmiques vifs <strong>et</strong> énergiques à une déclamation plus souple (voir infra, tab<strong>les</strong> 8 <strong>et</strong> 9,<br />

p. 92). Tout en restant d’ordre très général, ces observations sont <strong>les</strong> indicateurs <strong>les</strong> plus<br />

évi<strong>de</strong>nts du caractère léger <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’écriture volontairement peu artificiosa recherchés par<br />

Macque <strong>dans</strong> ces <strong>de</strong>ux recueils.<br />

184<br />

J’ai repris le principe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te distinction à Cecilia Luzzi (voir le chapitre introductif « L’analisi stilistica nel<br />

madrigale polifonico cinquecentesco » in LUZZI Cecilia, Poesia e musica nei madrigali a cinque voci di Filippo<br />

di Monte (1580-1595), op. cit., p. 35).<br />

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