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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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imes <strong>de</strong> l’auteur musiqués par <strong>les</strong> madrigalistes 604 . Les quatre actes <strong>de</strong> L’Amarilli sont<br />

encadrés par <strong>de</strong>s <strong>madrigaux</strong> poétiques, qui, d’après <strong>les</strong> témoignages, étaient conçus<br />

comme <strong>de</strong>s intermè<strong>de</strong>s mis en musique <strong>et</strong> chantés lors <strong>de</strong>s premières représentations <strong>de</strong> la<br />

pastorale 605 . Corron d’argento i fiumi est le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> ces intermè<strong>de</strong>s <strong>et</strong> conclut la pièce.<br />

Il est précédé <strong>de</strong> la didascalie « Madrigal à chanter à la fin <strong>de</strong> l’acte (« Madrigale per<br />

cantare nel fine <strong>de</strong>ll’Atto »). Il est toutefois peu probable que l’intonation <strong>de</strong> Macque ait<br />

été <strong>de</strong>stinée à une représentation théâtrale. Le compositeur n’eut en outre peut-être pas<br />

accès à la source imprimée, car encore une fois, la version qu’il choisit ne correspond pas<br />

exactement au texte original 606 .<br />

Malgré un ancrage résolument ferrarais, <strong>les</strong> choix poétiques du Terzo libro n’ont au<br />

niveau stylistique que bien peu en commun avec ceux <strong>de</strong>s recueils publiés par Gesualdo,<br />

Luzzaschi <strong>et</strong> Fontanelli pendant <strong>les</strong> années 1594-1596. Ces <strong>de</strong>rniers s’intéressèrent en<br />

eff<strong>et</strong> relativement peu aux rimes <strong>de</strong> caractère pastoral <strong>et</strong> privilégièrent largement <strong>les</strong><br />

<strong>madrigaux</strong> épigrammatiques amoureux, qui sont au contraire totalement absents du recueil<br />

<strong>de</strong> Macque 607 .<br />

Les profon<strong>de</strong>s divergences entre le contenu poétique du Terzo libro <strong>et</strong> celui <strong>de</strong>s autres<br />

imprimés <strong>de</strong> Baldini s’expliquent probablement par la place très particulière que tient ce<br />

recueil au sein <strong>de</strong> la production ferraraise <strong>de</strong> ces années. En eff<strong>et</strong>, le Terzo libro fut<br />

604 Corran d’argento fut aussi musiqué par Stefano Felis (Il nono libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci, Venezia,<br />

Vincenti <strong>et</strong> Amadino, 1602) <strong>et</strong> par son élève Giovanni Battista Pace (Il primo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque<br />

voci, Venezia, Gardano 1585). À Nap<strong>les</strong>, Montella <strong>et</strong> Spano musiquèrent aussi quelques textes <strong>de</strong> Castell<strong>et</strong>ti<br />

<strong>et</strong> à Rome Marenzio <strong>et</strong> Giovannelli. Un extrait <strong>de</strong> L’Amarilli fut en outre choisi pour la joute<br />

compositionnelle entre Sebastian Raval <strong>et</strong> Achile Falcone, qui se déroula à Palerme au tout début du<br />

Seicento (à ce propos, voir FALCONE Achille, Madrigali, mott<strong>et</strong>ti e ricercari. Madrigali a cinque voci, con<br />

alcune opere fatte all'improviso a comp<strong>et</strong>enza con Sebastian Raval, maestro <strong>de</strong>lla Cappella reale di Sicilia,<br />

con una narrazione come veramente il fatto seguisse, Venezia, Giacomo Vincenzi (1603), éd. Massimo<br />

Privitera, Firenze, Olschki, 2000).<br />

605 La première représentation <strong>de</strong> la pièce eut lieu à Rome en 1580. La pièce fut ensuite publiée à Venise en<br />

1582 (CASTELLETTI Cristoforo, L'Amarilli pastorale, Venezia, Berichio) <strong>et</strong> connut plusieurs rééditions<br />

<strong>les</strong> années suivantes.<br />

606 Le premier vers reporte en eff<strong>et</strong> Corron d'argento i fiumi au lieu du Corran d’argento i fiumi <strong>de</strong> la source<br />

imprimée <strong>et</strong> l’avant-<strong>de</strong>rnier remplace in pace gira par e ’n riso gira. Il est cependant possible que ces p<strong>et</strong>ites<br />

interventions aient été réalisées par Macque lui-même.<br />

607 Les textes <strong>de</strong> caractère pastoral ne sont pas totalement absents <strong>de</strong>s <strong>madrigaux</strong> <strong>de</strong> ces auteurs (voir<br />

notamment <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers numéros du premier livre <strong>de</strong> Gesualdo, Felice Primavera, Danzan le ninfe oneste,<br />

Son sì belle le rose) mais sont largement sous représentés <strong>et</strong>, au moins <strong>dans</strong> le cas <strong>de</strong> Gesualdo, ces pièces<br />

furent composées avant le séjour du prince à Ferrare. À ce propos, voir notamment l’introduction d’Anthony<br />

Newcomb <strong>de</strong> l’édition <strong>de</strong>s <strong>madrigaux</strong> <strong>de</strong> Luzzaschi (LUZZASCHI Luzzasco, Il quarto libro <strong>de</strong>' madrigali a<br />

cinque voci (Ferrara, 1594) and madrigals published only in anthologies, 1583-1604, op. cit, p. xiv <strong>et</strong> du<br />

même auteur The Madrigal at Ferrara, op. cit., p. 130.<br />

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